Ecouter des disques, c’est bien ; voir leurs auteurs sur scène, c’est bien aussi. Retour sur dix concerts et trois festivals que nous vous avons racontés, en mots et en images plus ou moins nettes, tout au long de cette année partie en live. Cliquez sur les liens pour lire le texte intégral.
Petit Fantôme, le 18 janvier à Bordeaux
Pierre Loustaunau a d’abord mené son projet Petit Fantôme en parallèle de ses activités avec Frànçois & the Atlas Mountains. Depuis son départ du groupe, il peut se consacrer à plein temps à sa propre musique, qui prend de plus en plus d’ampleur, notamment sur scène. Et tout particulièrement quand il joue sur ses terres girondines.
Villette Sonique avec Mogwai, le 26 mai à Paris
2018 aura été l’année d’une mutation pour le festival Villette Sonique qui, après le départ d’Etienne Blanchot, son programmateur historique, aura vu son line-up faire une plus grande place aux têtes d’affiches déjà bien installées, sans pour autant négliger les découvertes pointues. Avant un concert événement de Marquis de Sade reformé, on est allé voir Mogwai, Jon Hopkins et James Holden & The Animal Spirits. Une soirée entre électronique à tête chercheuse et guitares saturées.
The The, le 27 mai à Leeds
C’était un événement, mais outre-Manche seulement : le retour scénique de Matt Johnson, seize ans après sa dernière apparition. En attendant d’hypothétiques dates françaises – on croise les doigts –, notre envoyé spécial est allé l’écouter à Leeds, dans une ambiance un peu plus intimiste que lors des concerts londoniens qui ont suivi. Un tour de chauffe déjà impressionnant.
Festival Beauregard, du 6 au 9 juillet à Hérouville-Saint-Clair
En ajoutant une quatrième journée pour accueillir les immenses Depeche Mode, le rassemblement normand était à peu près sûr de faire carton plein. Mais de Simple Minds aux Parquet Courts en passant par Jack White, le reste de la programmation a réservé de bons moments, dans une ambiance toujours aussi conviviale et détendue.
La Route du rock, du 17 au 19 août à Saint-Malo
On retourne chaque année avec plaisir au plus indé des festivals bretons. Malgré un recentrage cette année sur des valeurs sûres (Etienne Daho, Patti Smith, Charlotte Gainsbourg, Phoenix…), on y a encore fait quelques belles découvertes comme le Néo-Zélandais Jonathan Bree (photo), dans un cadre – fort de Saint-Père et plage de Bon-Secours – dont on ne s’est toujours pas lassé.
Rock en Seine, du 24 au 26 août 2018
Cette édition n’aura pas échappé à la polémique, sur les groupes rock sous-représentés ou certaines têtes d’affiche faiblardes (et gravement à la bourre pour l’une d’elles). En annonçant des mois à l’avance un concert de Cure pour leur quarante ans de carrière l’été prochain, les organisateurs semblent d’ailleurs opérer un repli stratégique. Reste qu’en cherchant bien et en privilégiant les petites scènes, il y avait de quoi se composer un programme assez consistant sur les trois jours.
A Place to Bury Strangers, le 28 août à Paris
Autant vous l’avouer tout de suite, nos oreilles ne se sont pas complètement remises de ce concert des Américains de A Place To Bury Strangers. Si on a un acouphène qui se réveille parfois lors de grosses fatigues, c’est probablement dû au monstrueux mur de distorsion qu’Oliver Ackermann et le reste de son groupe déployaient sur la scène et dans la salle de Petit Bain avec une densité sonore imposante. Une heure en immersion dans le son.
Low, le 13 octobre à Paris
Le nouvel album du trio de Duluth a été l’un des plus intransigeants et discutés de l’année. Cacher ses mélodies tristes sous un tel filtre distordu relève d’un très bel acte de courage artistique pour un groupe qui a maintenant 25 ans. Son concert (complet) à la Gaîté Lyrique fut du même tonneau, probablement l’une des plus intenses que l’on ait vu dernièrement. Une soirée grandiose.
The Apartments, le 20 octobre à Saint-Lô
Quand ce site a démarré, il y a vingt ans, Peter Milton Walsh venait d’entrer dans une période de silence dont on ne savait pas s’il sortirait. Et puis, petit à petit, il a refait surface, donnant au fil des ans quelques concerts en France – ce pays qu’il aime et qui le lui rend bien –, jusqu’à revenir pour des tournées régulières et de plus en plus longues accompagné de musiciens d’ici. Désormais trio sur scène (avec Natsaha Penot et Antoine Chaperon), The Apartments nous ont une fois de plus bouleversés cette automne, à Paris, Lyon (filmés par le site FD Sessions, ici et ci-dessous), Charenton (concert en appartement) ou au théâtre de Saint-Lô.
Damien Jurado, le 24 octobre à Stockholm
Un talent insolent dans un corps de boucher sanglant (le monsieur ne cache pas son goût pour les serial killers), voilà tout Damien Jurado. En monstre folk raffiné, puissant et intelligent, l’Américain vient de pondre un nouveau classique, “The Horizon Just Laughed”, nimbé d’un beau brouillard gris laiteux. Il était de passage à Stockholm cet automne pour un show entourloupeur, dont il a le secret. Entre chaud et froid comme toujours. Et on a encore vécu un grand moment.
The House of Love, le 10 novembre à Londres
Le groupe de Guy Chadwick et Terry Bickers ne semblant pas disposé à revenir jouer en France, on a pris sans hésiter un aller-retour pour la capitale anglaise. Là-bas, The House of Love – reformé quasiment dans son line-up d’origine – attire encore un nombre de fans conséquent. La plupart ont l’âge d’avoir connu la formation à ses débuts sur le label Creation ; le début du concert était d’ailleurs consacré au premier album, sorti il y a trente ans. Mais le groupe est plus qu’une simple attraction pour quadras et quinquas nostalgiques : dans les voix et les guitares des deux ex-frères ennemis réconciliés brille encore le mercure. Shine on!
Gruff Rhys, le 19 novembre à Paris
Les concerts de Gruff Rhys tiennent toujours un peu du happening. On se souvient d’une performance solo incroyable de l’ex-leader des Super Furry Animals pour son album “American Interior” où il racontait autant qu’il la chantait la vie romancée de l’explorateur gallois John Evans, images à l’appui. Ce concert au Badaboum, en groupe, était un peu classique, mais ce modeste génie pop était quand même venu avec ses pancartes “Applause”, “Louder” ou “Resist Phony Encores”. Cerise sur le gâteau, Bill Ryder-Jones, auteur de l’un de nos albums préférés de l’année, assurait la première partie.
Grand Blanc, le 22 novembre à Bordeaux
On suit les quatre Français depuis leur premier EP (qui contenait l’un de leurs morceaux de bravoure, “Samedi la nuit”). Sur scène, ils nous ont toujours impressionnés par leur engagement total. Avec désormais deux albums au compteur, ils peuvent désormais varier davantage les ambiances et les climats, entre post-punk tendu et longues plages atmopshériques. A la Rock School Barbey, ils nous ont une fois de plus conquis.