Le festival Soy, je connais depuis un moment pour avoir assisté à plusieurs concerts lors des précédentes éditions, sans vraiment jouer le jeu du festivalier : une ou deux soirées et puis voilà, l’expérience s’arrêtait là. Je peux donc affirmer que cette onzième édition du festival sera la première réelle pour moi : une vingtaine de concerts étalés sur cinq jours dans différents lieux de la ville de Nantes. Un petit marathon, en somme, que j’effectue armé de mon fidèle Canon.
Cinq jours, et un peu plus, en fait. Quelques jours avant le début du festival proprement dit, petit tour de chauffe avec la Colonie de Vacances, le projet pharaonique des groupes noisy français Papier Tigre, Marvin, Pneu et Electric Electric. Un concert un peu fou, donné au lieu unique et étiqueté « concert pré-Soy ». Quatre scènes sont disposées dans la salle et les groupes se répondent, jouant tantôt à tour de rôle, tantôt à l’unisson. Tout ça est diablement puissant et impressionnant. Les quatre groupes ont des liens de parenté évidents mais chacun a son son distinct, son identité propre, et c’est une expérience tout à fait unique que de se retrouver au centre de tout ça, à tourner sur soi-même, surpris par le flow saccadé du chant de Pasquereau (Papier Tigre) répondant par surprise à la noise synthétique de Pneu à l’autre bout de la salle.
Mercredi
Il faut bien plusieurs jours de repos pour se remettre des décibels envoyés par la Colo et ça tombe bien, le festival débute réellement le mercredi suivant seulement. Masaki Batoh est sans conteste l’artiste le plus expérimental de Soy. Plus qu’à un concert, c’est une à une petite performance que nous convie le musicien curieusement signé chez Drag City (Smog, Pavement, Will Oldham…). Un truc bien radical mais, passé la surprise du dispositif scénique, le Japonais à l’allure de savant fou et sa cobaye au cerveau branché de partout m’ennuient ferme. L’impression d’entendre un buzz ininterrompu pendant 3/4 d’heure – wrooooooum – sans aucune variation rythmique et mélodique. Avis aux amateurs…
Direction le Ferrailleur donc, pour une soirée qui s’annonce nettement plus vivifiante. Les Popstrangers sont Néo-Zélandais mais sont établis à Londres et ça s’entend. Le trio déverse un rock shoegaze qui rappelle les grandes heures de Ride, Pale Saints ou My Bloody Valentine, avec un soupçon de groove à la Happy Mondays. Plus british que les britishs en fait. Bien classe.
C’est clair, le public ce soir ne vient pas pour les Popstrangers mais bien pour Mykki Blanco. Une horde de hipsters surexcités investit tout à coup le Ferrailleur jusque-là quasi-vide. Bonne nouvelle, la soirée est sold out et le public déchaîné. Autant être franc, le hip-hop trash et dubstep du transgenre Blanco, c’est loin d’être ma came à la base. Sur disque : jamais. Sur scène, c’est autre chose… Le gars a une présence assez extraordinaire et joue sur l’ambiguïté à tous les étages, éructant comme un possédé ses paroles crues, le visage soigneusement maquillé, en petite tenue, des ailes d’ange lui poussant dans le dos. Homme ou femme, ange ou démon, mais qui est Mykki Blanco ? Je me pose encore la question mais une évidence s’impose : le New-yorkais est une sacrée bête de scène.
Celui à qui revient la difficile tâche de succéder à la tête d’affiche de la soirée se nomme Guido Möbius. Pour des raisons pratiques en fait : l’Allemand descend tout juste de son avion en provenance de Berlin… Rien de comparable au concert de Blanco ici. Si le premier était un peu le Prince du hip hop, le second serait le Hendrix des pédales d’effets. Une voix et une guitare triturées et bouclées à tout va d’une manière virtuose finissent par créer une hypnose saisissante dans le public maintenant clairsemé du Ferrailleur – les fans de Mykki ne sont, semble-t-il, pas les fans de Guido. Il faut dire que musicalement comme visuellement, on passe d’un coup de l’ultra-sensuel à l’ultra-cérébral, de la décadence flamboyante new-yorkaise au minimalisme rigoureux berlinois. Confrontation surprenante mais tout à fait intéressante. Allez, pour moi maintenant, direction la perfide Albion backstage pour tiser des bières en compagnie des Popstrangers, puis pour une séance photo improvisée.
Jeudi
À la Maison de quartier de Doulon, c’est un peu la soirée-surprise pour moi. Surprise parce que de la tête d’affiche, à part deux-trois morceaux dont un mémorable (le très Lou Reedien – paix à son âme – « Bill is Dead« ), je ne connais pas grand chose. Et surtout, surprise parce qu’on m’a dit que les concerts de The Fall peuvent s’avérer géniaux comme pathétiques selon l’humeur du jour du fantasque Mark E. Smith… Réponse dans quelques heures. Place d’abord à la délicieuse Julia Holter, qui délivre une pop classieuse et rêveuse, quelque part entre les Cocteau Twins et Chairlift. La gestuelle enjouée et sensuelle de Julia Holter me rappelle d’ailleurs un peu celle de Caroline Polachek de Chairlift. La comparaison s’arrête là. Polachek reste la chanteuse la plus canon de la planète pop actuelle, hein.
S’en suit le concert d’Orval Carlos Sibelius, déjà auteur d’un second album remarquable – et plus ou moins enregistré en solitaire – que j’avais personnellement du mal à élever au rang de chef-d’oeuvre comme bon nombre de collègues critiques. Un très bon disque évidemment, mais auquel il manquait un petit grain de folie. Un exercice de style pop sixties impressionnant mais un brin scolaire. Le concert lèvera mes doutes. Oui, Axel Monneau est bien ce génie pop célébré ici et là et son flamboyant backing band est impeccable, apportant ce grain de folie qui manquait à mon sens aux versions studio. Et, oh, cette claviériste au regard enjôleur dans sa robe printanière…
Changement radical d’ambiance avec l’entrée de The Fall sur scène. Fini la pop sophistiquée d’Holter et d’Orval et place au pur rock’n’roll. Visuellement, je mitraille à mort avec mon Canon, planqué sur un côté de la scène. Il faut dire que Mark E. Smith, le chanteur et tête pensante de The Fall, est un sacré bon client : une moue pas possible pendant tout le concert, des allées et venues incessantes entre les musiciens et leurs amplis qu’il (dé)règle à sa convenance (« je coupe le son… et je remets le son ! ») et quelques pauses tranquilou en plein morceau, affalé sur une chaise en fond de scène. Un comportement d’ado quoi, mais dans un corps de rocker vieillissant et parfaitement sapé – costume de rigueur – qui donne un charme borderline au bonhomme. Et musicalement, le groupe envoie méchamment. Honnêtement, j’ai un peu l’impression d’entendre le même morceau décliné sur une heure mais le résultat est saisissant de puissance. La frappe sèche et imperturbable du batteur à l’allure inquiétante de skinhead n’y est pas pour rien, donnant au concert une sonorité presque krautrock. Et côté public, le spectacle est aussi assez époustouflant. On reconnaît des fans ultimes du groupe, plus proches de la quarantaine que de la vingtaine mais visiblement heureux comme des gosses, gros sourire aux lèvres, les bras en l’air en mode « j’emmerde la terre entière », l’air ébahi comme s’ils assistaient à leur tout premier concert de punk. Vous l’aurez compris, amateur ou pas du groupe, The Fall sur scène, c’est un truc à vivre.
Vendredi
Après les excès de la veille – oui, The Fall ça incite irrémédiablement à la consommation de bière -, la programmation de cet après-midi de 1er novembre s’avère idéale. Rendez-vous au Museum d’histoire naturelle, dans un petit amphi, bien au chaud alors que des trombes d’eau tombent dehors. Je me prends à fermer les yeux lors des beaux concerts de Christina Vantzou et Julianna Barwick, mais les oreilles grand ouvertes, toujours, pour apprécier les plages synthétiques contemplatives de la première, entourée d’un quatuor à cordes et les « heavenly voices » de la seconde, sobrement accompagnée d’un guitariste. Des effluves de Sigur Ros et de Cocteau Twins flottent alors dans le Museum d’histoire naturelle. Assez magique.
Direction maintenant – toujours sous cette pluie incessante – un petit bar nantais, Livresse, pour faire connaissance avec le duo anglais de Gentle Friendly, visiblement des émules d’Animal Collective tant leur synth pop bricolée rappelle celle des Américains. Mais des Animal Collective nettement moins obliques, plus directs que l’original, ce qui n’est pas pour me déplaire. Beau concert, donné devant un public dense et dans une chaleur bienvenue pour sécher les habits des festivaliers. Allez, on ressort anoraks et parapluies. Direction Stereolux, de l’autre côté du centre-ville.
Ce sont les Ricains de Moodie Black qui ouvrent la soirée avec leur hip hop trash et malade, comme une réponse testostéronée au live de Mykki Blanco deux jours plus tôt. Beaucoup de sueur au programme et des musiciens au look qui fait peur : improbable collier avec une tête de bébé grandeur nature autour du cou de chanteur…
Les choses rentrent dans l’ordre avec l’arrivée de Mendelson. Le set est musicalement impeccable, entrecoupé des speechs auto-dépréciatifs tragi-comiques lancés par un Pascal Bouaziz à peine visible dans les éclairages tamisés de la scène : « Qui était là à notre dernier concert à Nantes il y a 15 ans ? Pas grand monde, je m’en doutais. Pour tous ceux qui ne nous connaissent pas, on s’appelle Mendelson ». Du titre en forme de note d’intention « La Force Quotidienne du Mal » au magnifique « Il n’y a pas d’autre Rêve », issus de l’album très dense paru cette année, le concert est diablement beau et fin. Une poésie du clair-obscur qui comble une poignée de fans dans la salle, pendant qu’une partie du public ne se prive pas de discuter haut et fort, comme dans un bar – deux jeunes filles, près de moi : « y’en a marre de la déprime, on veut danser ! » Attendez les filles, vous ne le savez pas encore, mais dans quelques instants, vous serez servies…
Avant de danser, il faut quand-même subir l’ambiant bilieux de The Haxan Cloak et ce n’est pas un cadeau. Visiblement, l’Anglais aime le gros son et la salle de Stereolux tremble de partout à chaque note de basse envoyée de ses machines. L’expérience m’est assez insupportable. Direction le merchandising à l’extérieur pour papoter avec l’équipe du festival.
Ça y est, c’est l’heure de Throes + The Shine et j’espère sincèrement que les filles râleuses de Mendelson n’ont pas déjà quitté la salle. Eh oui, je ne m’y attendais pas mais finalement la soirée se termine dans une humeur festive et dansante à souhait. La salle est transformée en gigantesque dancefloor et une partie du public finit par rejoindre les musiciens surexcités sur scène. Mention spéciale au batteur dont la frappe incroyablement nerveuse me rappelle immanquablement celle du batteur fou du groupe Phoenix – un sacré compliment !
Samedi
C’est au Château des ducs de Bretagne – rien que ça ! – que se déroulent les concerts du samedi. Le cadre est magnifique, forcément, et encore une fois, les programmateurs ont bien fait les choses : beaucoup de douceur en cet après-midi grisâtre dans la petite salle de la Tour du fer à cheval. Helm et Chris Forsyth, par des moyens différents, servent magnifiquement la cause psychédélique et me plongent dans une torpeur bienvenue, le premier caché derrière ses machines, le second penché sur sa guitare. Mine de rien, deux des plus beaux concerts du festival.
L’après-midi continue comme il a commencé : au top. C’est dans un lieu d’exposition magnifique, le Passage Sainte-Croix, que se produit le troubadour anglais Richard Dawson. Entre morceaux chantés puissamment a capella, comme si sa vie en dépendait, et ritournelles folk jouées magnifiquement à la guitare, le concert de Dawson donne des frissons. Sa voix chevrotante et fragile rappelle par moment celle de Robert Wyatt, son jeu de guitare évoque constamment le regretté et génial Bert Jansch. N’y allons pas par quatre chemins, malgré sa petite taille et son penchant pour la bibine (trois rasades de « 1664 » entre chaque morceau), Richard Dawson est un grand. La révélation du cette 11ème édition de Soy, pour moi.
Retour au Château pour le concert de Jerusalem in my Heart. Clairement un des ovnis du festival. Calé derrière son synthé analogique, le Libanais installé au Canada Radwan Ghazi Moumneh joue une musique aérienne et mystique, perdue quelque part entre le Moyen Orient et l’Occident, à laquelle sa voix apporte un je ne sais quoi de fascinant. Et les vidéos projetées dans son dos sont abstraites juste ce qu’il faut pour laisser l’esprit des spectateurs voyager.
Changement radical d’ambiance avec les trois Français d’Aluk Todolo, des gars que je vois squatter les concerts depuis plusieurs jours en me demandant secrètement si ce sont des musiciens programmés à Soy ou des fans du Hellfest trompés sur la ligne artistique du festival. Bref, chevelures christiques, tout de cuir noir vêtus, bagouses aux doigts, les garçons d’Aluk Todolo ont de bonnes gueules de hardos. Et le set est raccord à l’allure : gros, gros son, bien gras, lent et lourd, avec des échappées vers le rock progressif. Clairement pas ma came, mais bon…
Michel Cloup Duo, c’est clairement plus mon truc, ça. Sur le papier du moins. Ce que j’ai lu et ce qu’on m’a dit sur Diabologum, Experience, et Michel Cloup Duo m’a toujours plutôt « donné envie ». Mais voilà, jamais pris le temps de vraiment me pencher sur la discographie du bonhomme. En clair, excepté la belle variation post rock autour du monologue d’un de mes films de chevet, « La Maman et la Putain » d’Eustache, je ne sais pas grand chose du Michel. Dès l’entrée en scène, je trouve mes repères : une voix qui rappelle Daniel Darc, des riffs de guitare indie bien sentis (quoique régulièrement trop gras à mon goût – le léger côté guitar hero). Et puis, surtout, cet instant suspendu lors du rappel : « Au Milieu de Nulle Part », face B du 45 tours fraîchement sorti « Nous Vieillirons Ensemble », est une vraie perle. « Une bouffée de bonheur, une profonde tristesse, les deux vont de pair » répète Cloup tel un mantra sur des arpèges cristallins de guitare. Et c’est exactement ce que je ressens en assistant à son concert : une belle mélancolie. Que je noie dans la bière, une fois de plus.
Dimanche
La Maison de l’Erdre, c’est un beau bâtiment situé sur la petite Île de Versailles. Will Samson et son guitariste sont ravis de se produire dans ce lieu, « le plus beau dans lequel ils aient joué jusqu’ici ». Effectivement, on ne peut trouver endroit plus adéquat que ce simili salon de thé japonais pour apprécier la musique tout en finesse de Samson. Imaginez un concert intimiste du Bon Iver de « For Emma, Forever Ago » donné face à une vaste baie vitrée derrière laquelle se tient un bel arbre vert, majestueux, dressé au milieu d’une fine pluie impassible, sous un ciel triste mais serein et vous comprendrez ce à quoi a pu ressembler ce concert de Will Samson.
Retour au LU maintenant pour la soirée de clôture du festival où nous attend le Canadien Sean Nicholas Savage dans une formation radicalement lo-fi. Point de tricherie ici, de bandes enregistrées ou de pédales loops, Savage se produit seul avec son claviériste et assume. Des sons de synthé kitchs tout juste soutenus par la boite à rythmes cheap du clavier et le tour est joué. Mais voilà, c’est magnifique. Sean Nicholas Savage a tout de la star charismatique et il y a quelque chose d’extrêmement touchant à le voir donner tout ce qu’il a d’élégance et de génie vocal sur une scène exigüe, face à un public pas conquis d’avance – le concert est gratuit, dans le bar du LU. Le maniérisme exalté de Savage (ces bras qui ondulent sans cesse dans les airs), sa dégaine pas possible (pull-over rentré dans le pantalon, chevelure soigneusement laquée en arrière ; et puis, le claviériste porte un sac banane, quand-même…) – à faire passer son compatriote Rufus Wainwright pour un gros macho – servent à merveille ses pop songs parfaites. Sans conteste l’un des concerts les plus impressionnants du festival.
C’est sur la grande scène du LU que se produit ensuite Jackson Scott et, face à la prestation sans pareille de Savage dans des conditions inversement précaires, le jugement est sans appel. Les Américains doivent totaliser à eux trois guère plus de 60 balais et on leur demanderait bien de retourner dans leurs chambres travailler un peu leurs chansons. Compositions faibles, set approximatif mais attitude rock’n’roll destroy, voilà exactement la recette pour un groupe qui va probablement splitter dans quelques mois. Et pourtant, l’album, « Melbourne », est bon. Mais voilà, je ne retrouve pas sur scène ce qui faisait le charme du disque. Mais vraiment pas du tout. Frustrant.
Les choses ne s’améliorent guère pour moi avec Tristesse Contemporaine. Autant Jackson Scott frisait l’amateurisme, autant Tristesse Contemporaine pèche par excès de professionnalisme. Être carré, c’est une chose, encore faut-il avoir un propos, de bonnes chansons à défendre, avoir une âme quoi. Equation étrange, le groupe sonne objectivement bien (musiciens au top) mais tout ce qu’il fait sonne faux à mes oreilles : ces riffs new wave entendus mille fois, cette attitude ultra-assurée sur scène et puis, ce masque pas possible du chanteur. Ceci dit, dans quelques mois, tous les grands festivals s’arracheront la grosse machine qu’est Tristesse Contemporaine, je prends les paris… En attendant, je révise à la hausse la prestation bringuebalante de Jackson Scott : ils avaient un truc, quand-même, ces garçons.
Après Sean Nicholas Savage, le concert de Yo la Tengo est la deuxième claque de la soirée, mais ce n’est pas une surprise. Ceux-là, je les attendais de pied ferme, et je ne suis pas déçu. Le groupe américain a tout pour lui : une discographie impressionnante, une créativité jamais démentie sur deux décennies, ce qui n’est pas si courant, et bien-sûr, une identité musicale unique. A voir le trio sur scène, on se rend compte que le cerveau du groupe est clairement Ira Kaplan (à ne pas confondre avec le Monsieur Kaplan de « La Mort aux Trousses » d’Hitchcock !) et on comprend mieux la magie Yo la Tengo, cette alchimie superbe entre le minimalisme hypnotique de la batteuse Georgia Hubley et du bassiste James McNew, hérité du troisième album du Velvet Underground, et le jeu de guitare inspiré et généreux de Kaplan qui doit autant à la noise de Sonic Youth qu’au folk américain traditionnel. Et toujours ces voix vaporeuses et fragiles, que les morceaux soient calmes (« Is That Enough », « The Point of It ») ou orageux (« Ohm », « Pass The Hatchet, I Think I’m Goodkind »). Et puis voilà, le groupe n’est pas avare, loin de là : pas loin de deux heures de concert, deux rappels, des échanges d’instruments dans tous les sens – Kaplan prend même un moment la batterie – font de la prestation de Yo la Tengo un moment rare. Et cerise sur le gâteau, cette version émouvante du Speeding Motorcycle de Daniel Johnston, tout juste susurrée du bout des lèvres et qui nous rappelle à quel point on se reconnaît dans toute une frange du rock indé américain que le Soy festival, chaque année, met à l’honneur. Chapeau bas Yo la Tengo. Chapeau bas le Soy festival. Et merci le lieu unique.