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Disques

Bon Iver – Bon Iver

Bon Iver - Bon Iver

L’attente et l’effervescence pour ce disque de Bon Iver était réelle, d’une part parce qu’il était impossible au songwriter de refaire le même disque que « For Emma, Forever Ago » (ce n’est ni le même contexte de rupture amoureuse, ni le même isolement), et d’autre part parce que ce disque avait mis en lumière un folk atmosphérique de toute beauté, aérien et pourtant évoluant au plus près des émotions. L’intermède Volcano Choir, assez raté, n’avait pas réussi à faire diminuer l’excitation que j’ai ressentie à l’annonce de la sortie d’un nouveau disque. Et pourtant, Justin Vernon a changé de cap. Pas un retournement intégral, mais un subtil coup de barre….

A l’épure et au recroquevillement de « For Emma, Forever Ago », Bon Iver choisit de répondre en creusant un peu plus le sillon entamé avec l’EP « Blood Bank ». C’est un disque qui s’ouvre, un disque qui a de l’ampleur. Le recueillement est là, mais il y a des désormais des accès de fièvre, de passion, de joie même. Et ça bouillonne même : le disque semble inépuisable de par sa richesse, ses audaces – en de courts enchantements (« Towers » et ses cordes qui surgissent), de longues plages à la sérénité envoûtante (« Holocene », « Michicant », « Calgary ») ou une montée d’émotions sublime (la batterie et la trompette de « Perth », les cordes et le piano de « Wash. » ). Mais derrière cette façade d’émotions, cette dimension humaine et vulnérable, on sent que Justin Vernon est en totale maîtrise de chacune des choses qu’il entreprend, n’hésitant pas à s’aventurer sur des chemins potentiellement foireux (l’usage de l’autotune, les claviers de « Beth/Rest » ont fini par me faire rendre les armes, malgré une connotation années 80 assez forte) mais arrivant toujours à retomber sur ses pattes. Le disque marche tellement bien dans son ensemble qu’il y a un côté miraculeux dans ce mélange de folk, de pop atmosphérique et surtout d’inspiration de tous les instants. Le résultat allie la beauté à l’exigence, et confirme le talent de Justin Vernon, qui voit au-dessus des nuages quand d’autres se contentent de regarder leurs pieds.

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