Festival singulier attendu du public et des professionnels, les rencontres Transmusicales de Rennes sont à la fois source de joie et de frustration. L’envie de s’y presser est forte car grande est la probabilité d’y faire de belles découvertes, grande aussi celle de devoir renoncer à une partie de la centaine d’artistes programmés. Pour vous aider à dénicher la perle rare au milieu de cette 36ème édition, POPnews vous livre les espoirs de la rédaction.
Le mercredi, on profitera de la soirée d’ouverture pour aller écouter Emile Sorin alias Forever Pavot. Après un EP paru au printemps, sa pop psychédélique a trouvé refuge chez Born Bad Records dans le récent « Rapshode ». Sa prestation au Baléapop en a émerveillé plus d’un cet été, on ne doute pas qu’il en sera de même aux Trans. Avant cela, on prendra plaisir à écouter le chant nubien d’Alsarah entourée de The Nubatones sur le chemin d’une « rétro-pop de l’Afrique de l’Est ».
Dès le jeudi après-midi, le choix sera cornélien, à l’UBU, l’affiche outre-atlantique du Focus Canada avec notamment, le virevoltant Rich Aucoin (photo). Quelques semaines après la parution de son album “Ephemeral”, il sera accompagné des parisiens de Encore! pour un set inédit : ambiance garantie ! Du côté du Liberté, l’Etage consacre ses après-midi à la promotion des talents hexagonaux. Le premier plateau promet des guitares saturées à foison. A commencer par Fawl, trio guitare-basse-batterie en provenance de Dinan. On sera alors échauffé pour accueillir l’un des 30 premiers noms dévoilés début septembre, les angevins Eagles Gift. Rien ne laisse supposer que ces gars là sont d’ici. Repérés à l’Austin Psych Fest, l’ingénieur du son de The Black Angels a produit leur album. Ce sera ensuite au tour des caennais de Gandi Lake, retenus pour la tournée des Trans, de livrer un peu plus que les deux titres de leur 45 tours « Weather Vanes ». L’occasion pour nous de découvrir le projet alternatif d’Arthur Allizard, batteur de la jeune formation pop Granville. On avait entendu parler de Bison Bisou au printemps du côté de Bourges mais le quintet lillois n’en est pas à son premier passage par les Trans puisqu’ils étaient présents en 2012 sur le off du festival qui se tient dans les bars de la cité.
Il serait d’ailleurs tentant de s’attarder en ville mais ce serait passer à côté de deux jeunes femmes prometteuses. La première est australienne et jouera d’abord en France avant de traverser la Manche pour se produire sur la scène du Drill Festival de Brighton. Partagée entre le dessin et le tennis, c’est finalement à la guitare que l’on retient le nom de Courtney Barnett. Comparée à Patti Smith et Lou Reed, rien que ça, la réunion de ses deux premiers EP en un album en fait l’une des artistes attendues du festival. La seconde est anglaise et a livré un album remarqué chez Pias en début d’année. Kate Tempest, s’adonne aux mots dans des formes diverses, poétesse, auteure de théâtre, c’est un hip-hop à la veine sociale que la jeune femme de 27 ans déclamera. On fera alors le grand écart pour aller exposer nos oreilles à l’électro d’Andre Bratten, compatriote norvégien de Todd Terje.
Le vendredi, on fera un crochet l’après-midi à l’Etage pour découvrir la pop psychédélique d’I Me Mine et vérifier que ce n’est pas le fruit du hasard s’ils ont choisi de se baptiser du titre d’une chanson des Beatles. Direction ensuite le Parc Expo pour l’une des sensations de la scène française de ces derniers mois que l’on suit attentivement à POPnews, les messins de Grand Blanc. Leur premier EP sur le label Entreprise a d’emblée séduit par ses accents coldwave façon Joy Divison dans un phrasé proche de Bashung. C’est le week-end et donc le moment d’aller et venir entre les halls 8 et 9 à la programmation électro, l’occasion de découvrir le nouveau show de Rone avant d’enchaîner avec les parisiens de DBFC dont le premier EP devrait séduire les amateurs de LCD Soundsystem en dignes héritiers de James Murphy. Il sera aussi tentant de veiller pour le lituanien Ten Walls, après s’être immergé dans le clip « Walking With Elephants ».
Le samedi après-midi, c’est Wife qui, citant parmi ses références Morissey et Trent Reznor, retient notre attention à l’UBU. James Kelly était chanteur dans un groupe de black métal irlandais avant de donner corps à un projet à multiples facettes aux confins du dubstep. Ceux qui nous attireront à la périphérie de Rennes dans la soirée viennent des Baléares. En puisant dans leurs deux albums aux réconfortantes mélodies, nul doute qu’Oso Leone viendra réchauffer l’ambiance du Parc Expo. La soirée promet d’être éclectique à l’écoute des coréens de Jambinai, ovni difficilement descriptible. Le trio utilise des instruments traditionnels révélant des mélodies classiques sous-jacentes à un rock venant flirter avec le métal. On ne quittera pas les lieux sans un détour par la case électro, on retiendra celle du DJ berlinois Boris Brejcha, producteur d’une techno nette et sans fioriture.
En 2011, POPnews proposait une session avec Jeanne Added. Elle se produit cinq soirs consécutifs à l’Aire Libre et succède ainsi au troublant Benjamin Clementine. Le dimanche nous laisse une opportunité de passer la fin d’après-midi en sa compagnie. Enfin, ce sera la soirée de clôture mettant à l’honneur différents groupes du label new-yorkais GODMODE parmi lesquels Courtship Ritual.
Pour vous donner un avant-goût en musique, nous vous avons concocté la playlist de notre sélection :