On fête, cette année, les 250 ans de Beethoven et les 20 d’Orwell. “Parcelle brillante” est une nouvelle ode à la joie : celle de créer, de se rencontrer, de persévérer, de lutter finalement contre la grisaille du défaitisme (des fêtes-ismes ?) ambiant. Sans naïveté aucune, bien au contraire, Orwell a depuis longtemps choisi le camp du bien et c’est une arme puissante dans un monde totalement négatif. Jérôme Didelot et son gang ont décidé, non pas de faire un pas de côté, mais de se mettre hors temps. Prendre avec soi les récits de l’auteur de science-fiction Theodore Sturgeon, ressusciter la pop des grands espaces à la John Barry (“Dérivation”), continuer le dialogue Occident-Orient en invitant la Japonaise francophile Sugar Me (au pseudo si bien choisi, et déjà présente sur le catalogue de 45-tours Paris Tokyo Single Club, on en parlait ici) et la française Armelle Pioline, ex-chanteuse de Holden et cumularde au rayon de l’excellence avec le second Superbravo, dont on ne se lasse pas (“Jamais assez”).
On retrouve tout ce qui nous rend Orwell si précieux : cette pop fine et légère aux refrains entêtants, consciente de son glorieux passé et ne se coupant pas de son histoire, avec toujours cette maniaquerie d’artisan aimant faire resplendir ses chansonnettes. Des cordes soyeuses, des vents variés, des claviers tortueux et ce vibraphone si attachant. On pourrait peut-être leur reprocher de creuser la même sillon, mettons entre le miraculeux “Genre humain” et le merveilleux “Exposition universelle” (sous-exposé médiatiquement et pourtant sans doute le chef-d’œuvre du groupe à ce jour). C’est sans compter avec les ruses malicieuses de Didelot et de ses comparses : ici, par exemple, le curieux saxophone, groovy, presque free et qui déchire le duo Didelot/Pioline sur “Jamais assez”. Voilà de l’inouï. Et que dire du mélange cordes vs guitares fuzz totalement inattendu sur “Les Ondes” ?
Comme d’habitude, on prêtera l’oreille et on se plongera donc avec délices dans les recoins de ce joli travail d’équipe, assez hors norme en France.
Croire aux possibilités de l’humain, ne rien lâcher : c’est un programme pop politique fécond. Et d’avenir.
Avec l’aide de Johanna D., Orwellomane
L’album peut être commandé directement en ligne.
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