J’ai été Kimisé par « Radio Lee Doo« , je le confesse, et depuis sa découverte, j’écoute très souvent ce concentré de pop songs parfaites, ce nuancier idéal pour toutes les saisons, tous les états. Et pourtant, j’adore ce « And Then We Take Another Road », presque sec en comparaison : voix, guitare, piano, quelques overdubs de voix. Rien de plus. Régime sans sel, ni sucre ? Non, car toute la sève de Kim est là et on retrouve toute la passion des CDR d’Herman Düne, avec la qualité d’enregistrement en plus. On pense aussi au Married Monk de « The Jim Side », aux plombes de Lisa Li Lund (qu’on retrouve co-auteur des paroles de « Tight Like The Tide »). Disque introspectif dans la forme et solitaire donc, à l’image du petit bonhomme perché sur son cylindre et dessiné à la main sur la pochette du 33 tours (personnalisable à l’occasion), alter ego de Kim, notre soldat de la création chéri (quelle chanson ce « Soldier Of Creation » !).
Sinon, ce n’est guerre la joie : « I’m not crazy about the notion of couple » chante t-il sur « Jackie Song », quand il ne joue pas des pianos dépressifs sur « Rainbows » (on pense presque à Radiohead lo fi. Sans rire !).
Et on se prend à rêver aux instrumentations folles que Kim aurait pu pondre pour des tubes comme « White Balloon » (super effet stéréo) ou le bien nommé « Claps » (claps/batterie lo fi du plus bel effet). C’est d’ailleurs peut-être là qu’est le plus grand secret de cet album : l’entendre comme une démo et imaginer une superproduction chez Warner avec Dave Friedmann. En même temps, ce serait gâcher, car Kim connaît la magie des enregistrements maison à la Richman (Dieu tutélaire penché un peu partout sur cet album) et l’alchimie de la répétition et du détail essentiel et parfait (« And Then We Take Another Road », voix en reverb puis fade out).
Bref, on aime Kim (lire l’interview pleine d’info savoureuses ici) et on en redemande. Pour prolonger le plaisir, on le retrouve en guise de générique de la saison 2 de la web série « Self Control Club » (avec une chanson différente par épisode !).
Allez, on soutient notre Daniel Johnston sain d’esprit et on commande de ce pas le vinyle personnalisé (ou la cassette) là.