Album plan-plan pour papy gâteaux. Trop de sucre : attention aux caries.
I Avertissement aux fans transis de TFC : abstenez-vous de lire cet article, certaines lignes pourraient heurter votre sensibilité à coup de canifs rouillés.
Avouons-le d’emblée, c’est la mort dans l’âme qu’on doit écrire que cet album de Teenage Fanclub est…. poussif. Oui, c’est la première fois qu’on se dit que c’en est fait. Si les Teenage Fanclub n’ont jamais été aux abonnés de la révolution permanente, et heureusement !, « Here », ici et maintenant, nous lasse. Je ne suis pourtant pas un passéiste de la grande époque du groupe et je considère (et écoute) les albums des années 2000 (oui, ami lecteur depuis… « Howdy !« !) comme étant de grands disques de Teenage Fanclub. Un peu plus pépères, un peu plus pervers peut-être aussi, moins rentre dedans au premier abord mais de grands disques de pop apaisée et excellemment produits (au moindre doute, réécouter d’urgence « Man Made« enregistré sous la houlette de McEntire).
Si l’automnal « Shadows » m’avait ravi, « Here » me laisse froid, glacial voire ricanant sur quelques titres tant la parodie est grinçante.
« Hold on », par exemple, chanson phare de cet album, semble être un copié-collé de « The Fall » sur le précédent sauf que les paroles répétées sont ici confondantes de naïveté et à rapprocher, hélas, de celles ouvrant « Live In The Moment » (« You’re so sweet, you’re so fiiiiiiine… ») ou de « I’m in love » (le texte total suintant le romantisme adolescent et ne valant pas « I Don’t Want Control of You », malgré son titre, sur l’éblouissant « Songs from Northern Britain »).
Le gâtisme semble proche… D’autant que l’impression de proximité, de reconnaissance qu’on avait toujours lors de la découverte des précédents albums, toujours semblables, toujours différents, et qui faisait aussi partie du plaisir est ici gâchée par le fait de devoir constater à chaque titre les renvois (on ne peut pas parler de réminiscences, trois fois hélas) à d’autres chansons, plus anciennes. Un son de guitare par ci, une construction par-là, des claviers déjà entendus ailleurs, et toujours en bien meilleurs. On a souvent l’impression de jouer au Memory musical (voire au Simon : les quadragénaires en voie d’Alzheimerisation apprécieront)…
Pourtant on les adore toujours autant, notre foi en Teenage Fanclub n’est pas entamée. D’ailleurs, on a acheté le vinyle (un peu aussi à cause de la belle pochette de Mme Blake, car, que voulez-vous, on reste en famille…) et bien sûr, on attend fiévreusement la mise en vente des places de concert. Entendre ces guitares variées et ces voix mêlées, ces trois caractères de songwriting bien trempés, claviers et batterie à l’avenant reste toujours un grand plaisir pour peu que l’on ne soit pas trop regardant et qu’on écoute l’album d’une oreille distraite ou en faisant autre chose. Pourtant, comme me le faisait remarquer un membre de la rédaction (l’excellent Julien Sauvageot pour ne pas le nommer), « Here » de Teenage Fan Club reste bien au-dessus de la mêlée de la production pop actuelle. Il a certainement raison mais, pour moi malheureusement, « Here » reste un album mineur de TFC.
Teenage Fanclub – Nothing Lasts Forever – POPnews
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