« Ceux qui inventent n’ont jamais vécu (?) » (Fly Pan Am)
Vendredi soir à la Cigale, c’était l’avant-dernière soirée parisienne de cette 10e édition des « Femmes s’en mêlent » (avant Lisa Germano le 8 mai à la Maroquinerie). Tender Forever, Gomm et Electrelane : le plateau est prometteur, même si l’on attend avec une certaine curiosité la prestation de la tête d’affiche de la soirée, Electrelane, capable du meilleur (un concert sonique aux Eurockéeennes de Belfort aux aurores il y a quelques saisons) comme du moins bon (des prestations figées et/ou apathiques selon les avis lors de leurs récents concerts parisiens, qui en première partie d’Arcade Fire, qui en Black session). La Cigale est décidément une salle merveilleuse. Autant l’écrire tout de suite, Electrelane, à 4, a tout pulvérisé. Probablement le meilleur groupe actuel de noisy-pop du monde, brassant le meilleur de la musique britannique : shoegazing, brit pop, new wave, krautrock, italo-disco (cf la courte reprise du thème de Pop Corn sur une des envolées instrumentales du concert). Rien de nouveau, mais quel plaisir. Elles étaient heureuses d’être ici, et ça se voyait. Cool.
Pour débuter la soirée, Tender Forever AKA Mélanie Valéra s’est aussi fait plaisir. Certainement peu habituée à jouer dans une salle aussi grande, elle gesticule. Son show n’invente rien, mais vit bien, mêlant electro-pop saillante, sketches plutôt drôles, danses tribales et bonnes chansons. Elle vend même des t-shirts tricotés main à la fin de son concert pour payer le billet retour à sa copine Heather. Touchant.
Entre les 2, Gomm. Le meilleur groupe français post-punk au monde ? Le quatuor lillois est le sparring partner parfait avant Electrelane, pour chauffer la Cigale. Si « 4 » est un honnête deuxième album, c’est sur scène que Gomm surprend encore. Fan ou pas, on reste hypnotisé par les spasmes de Marie, chanteuse et clavier du groupe, exaltant les rythmiques mécaniques du combo.