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The Reed Conservation Society – Ep 1

The Reed Conservation Society - Ep 1

Il faut toujours un certain panache pour faire de la pop en France, qu’elle soit chantée en français ou (comme c’est le cas ici) en anglais. Il en faut d’autant plus en 2019, alors que les charts, ou les écoutes en streaming, sont à de rares exceptions près dominés par la parfaite antithèse d’une musique élégante, où priment la mélodie et les arrangements… Mais les deux ex-membres de Vérone qui ont fondé cette très distinguée Société de sauvegarde des roseaux (ou de protection de l’héritage musical du chanteur du Velvet Underground ?) ne courent sans doute pas après le succès. Un songwriter – Stéphane Auzenet aka OZ – qui intitule l’une de ses chansons “Mimi Parker” en hommage à la chanteuse et batteuse de Low doit avoir a priori des aspirations un peu plus élevées.

Dès les premières secondes du premier morceau de ce premier (gros) EP, “Give Me a Reason”, on est conquis par les délicats arpèges de guitare folk, bientôt rejoints par une voix posée qui va peu à peu s’animer, puis par une trompette. La chanson trouve son aboutissement quand finit par débarquer le refrain, impérial, au bout de près de deux minutes. Le miracle se reproduit sur le morceau suivant, intitulé justement “Miracle Pine”, autre ballade dépouillée, avant que “It Was Almost a Good Year” n’accélère un peu la cadence et ne monte (légèrement) les potards. Sur les trois morceaux suivants, le groupe retrouve une douceur qui lui va à ravir, mais qui n’a rien de lénifiant. Commençant au clavier, le superbe “Concrete” trouve peu à peu un souffle épique grâce notamment à un bugle judicieusement utilisé. Ou comment créer une ampleur orchestrale avec seulement quelques instruments…
Malgré le relatif classicisme des compositions, on évitera d’ensevelir The Reed Conservation Society sous les comparaisons avec des groupes et songwriters de légende des années 60 et 70. On préférera rapprocher la formation de compatriotes creusant un sillon proche (écriture intimiste, chant sans effets, finesse mélodique, travail sur les timbres) comme Marc Morvan ou Da Capo. Ce EP introductif annonce, n’en doutons pas, de bien beaux lendemains.

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