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Blonde Redhead – Interview

On profite d’une tournée à venir en mars et d’un nouvel EP, « 3 O’Clock » pour revenir sur les 20 ans de Blonde Redhead en compagnie du batteur Simone Pace. On y découvre un être attachant, libre et perméable au doute. Plus que disponible, on a largement débordé du temps initialement imparti au départ. Une belle rencontre en somme !

 

Si l’on vous avait dit il y a 20 ans que vous vivriez de la musique, que Blonde Redhead serait toujours là, l’auriez-vous cru vous-même et surtout comment maintient-on une dynamique créative sur la longévité ?

Simone Pace : Vivre de ma musique, cela a toujours été mon souhait ainsi que pour Kazu et Amadeo. On avait à Coeur d’y parvenir. C’était l’idée, je ne suis donc pas complètement surprise. Ce qui me surprend le plus c’est plutôt la rapidité à laquelle ces années ont passé mais aussi le nombre de disques que l’on a fait ensemble et à quell point ce désir de continuer à faire de la musique ensemble reste intact. A vrai dire, je ne connais pas le secret de la longévité ou de comment l’on maintient sa créativité au sein d’un groupe. Ce qui nous maintient dans cet état, c’est qu’on est plus une famille avec mon frère jumeau Amedeo et Kazu que je considère comme ma soeur désormais. On a toujours cette raison d’être fusionnels comme cela, de dépendre les uns des autres. Quand tu as cela, tu as un certain équilibre au sein d’un groupe et c’est comme cela que tu trouves ta place. Il y a toujours des frictions, toujours des problems, des conflits mais tu finis par comprendre que c’est partie intégrante du processus créatif. Tu te mets dans une espèce d’état qui t’ouvre et te rend disponible à tout ce qui peut arriver.

Blonde Redhead - groupe

Blonde Redhead, c’est trois personnes, Kazu Makino d’origine japonaise, votre frère Amedeo et vous-même Simone Pace, d’origine italienne. Blonde Redhead, même au temps de votre période Noise n’a jamais sonné comme un autre groupe new-yorkais. On a toujours senti chez vous plus des influences européennes et en particulier françaises, je pense à Gainsbourg ou Georges Delerue… Qu’en pensez-vous ?

Simone : C’est vrai que l’on n’a jamais vraiment sonné comme un groupe de New York. La raison est assez évidente comme tu le dis dans ta question. On est deux Italiens et une Japonaise. On ne pouvait pas sonner comme un groupe new yorkais, on est trop honnêtes, on ne voulait pas sonner différemment de ce que l’on est, on voulait rester sincères. Au tout début de Blonde Redhead, on s’intéressait plus à la scène de Washington DC, des groups comme Fugazi, The Make Up ou Lungfish Tous ces groupes-là nous excitaient beaucoup. Au début de Blonde Redhead, on essayait de retrouver cette énergie qu’ils avaient, cette attitude politique mais en même temps on venait d’Europe et du Japon. Notre culture musicale, c’était la musique Classique mais aussi Ennio Morricone, Gainsbourg et encore plein d’autres references qui nous influençaient. Blonde Redhead, c’est un doux mélange de tout cela finalement. On essayait de capturer l’énergie du Punk mais on tentait aussi de se libérer de certaines règles, de certaines manières d’appréhender la musique. Cela s’est de plus en plus affirmé jusqu’à « Misery is a butterfly« .

Si je vous dis DNA et Arto Lindsay ? (ndlr : une de leurs chansons a donné son nom à Blonde Redhead)

Simone : Le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est liberté. Mon parcours musical est plutôt académique, avec Amedeo, on est allé au conservatoire. Alors, tu imagines que du strict point de vue académique, quand j’ai vu ce que proposait DNA, ça a été un vrai choc. Il y avait une telle liberté dans la musique, dans l’attitude. Ce n’était pas du Punk, c’était à un niveau largement supérieur. Ils jouaient avec les textures, la dissonance et l’énergie. Cela avait quelque chose de très libérateur.

Vous signez pour vos premiers disques sur le label Smells like records de Steve Shelley de Sonic Youth. Pourquoi ce choix et quel souvenir gardez-vous de cette période ?

Simone : C’était vraiment les tout débuts pour nous. On avait sorti peu de temps avant un premier single sur le label Oxo Records, une maison de disques de Minneapolis. C’est devenu une rareté, ce n’était sorti à l’époque qu’à 500 exemplaires. Depuis, on les a réédités. On est allé au culot voir Sonic Youth avec notre single sous le bras pour leur proposer de faire leur première partie sur leur tournée. Ils devaient faire quatre concerts en Italie et ils ont accepté. A notre retour de tournée, Steve nous a dit qu’il aimait notre manière de nous exprimer musicalement et qu’il partirait bien sur un projet de production d’un album avec nous. Il venait de bosser sur les premiers Cat Power et Two Dollar Guitar ou encore Jad Fair. On a dit « bien sûr », en plus on n’avait rien dans le moment. C’était génial comme moment car le disque a eu un véritable écho médiatique, on a fait la couverture de quelques magazines. Là tu te poses et tu te dis « Wow, je n’ai jamais été exposé comme cela ». C’était une manière géniale de commencer pour nous. On a fait deux disques ensemble. Le premier album, on l’a fait en trois jours et le second en cinq jours. Tout se passait super vite. J’ai du mal à me remémorer ces périodes très courtes, c’était très intense et excitant.

A l’époque, il y a une évidente filiation entre Sonic Youth et Blonde Redhead pleinement assumée par vous. Quels étaient les points communs entre les deux groupes mais aussi les différences ?

Simone : A vrai dire, cela nous attristait beaucoup que l’on nous assimile à ce point à Sonic Youth car selon moi, il y avait une évidente forme de paresse de la part des journalistes. Sans doute que le point commun entre Sonic Youth et nous résidait dans cette manière de jouer de la guitare comme Amedeo utilisait les effets. Le truc, c’est qu’on était en recherche de plus de liberté dans notre manière de composer. Comme je l’ai déjà dit, on arrivait avec notre culture de conservatoire, un truc très figé et académique. On essayait surtout de tout oublier ce que l’on avait appris, pour trouver une fraîcheur nouvelle. Par exemple, Kazu, au début, n’avait aucune connaissance musicale. Son passé, c’étaient les Beaux-arts. Le problème c’est quand on a fait cette tournée avec Sonic Youth, on a commencé à nous coller cette étiquette. Bien sûr, les gens lisent la presse qui nous avait collé cette image. Toute la presse disait la même chose à l’époque, comme si à l’époque, les journalistes ne pensaient pas par eux-mêmes mais suivaient quelques étiquettes vite collées sur le dos des artistes. C’était difficile et cela a aussi tendu nos relations entre nous avec Sonic Youth. Faire les disques avec Steve Shelley, cela a été génial mais cela a aussi amené ses mauvais côtés.

On sent un début de changement de cap dès votre quatrième album, « In an Expression of the Inexpressible » mais ce sera surtout avec « Melody of Certain Damaged Lemons » que vous ouvrez votre musique à une dimension beaucoup plus Pop.

Simone : On est partis chez Touch and go, on a eu un budget un peu plus conséquent sur ce disque. C’ était aussi plus expérimental car on avait plus de temps pour enregistrer, pas beaucoup plus, en tous les cas, rien comparé à après avec 4AD. A chaque disque, on voulait faire quelque chose de nouveau, ne pas reprendre la formule réussie de l’album d’avant.

On était plus dans un questionnement genre : « Que pouvons-nous faire ? Que voulons-nous faire ? » Il fallait aussi accepter ce qu’il se passait durant les sessions d’enregistrement, on voulait aller vers une musique plus abordable et travailler avec des instruments différents, des violons par exemple. Je crois que surtout à l’époque, on commençait à s’autoriser d’être « plus musical ». A nos débuts, on cherchait à cacher la beauté dans notre musique, on pensait qu’en forçant l’auditeur à explorer, on amenait plus d’énergie, de force et de contrastes dans nos morceaux. Prends par exemple les chansons de Fugazi, elles sont si Pop et si belles mais c’est caché derrière des mélodies très dissonantes. Il faut fouiller, s’approprier le son, ce n’est pas immédiat. A l’écoute de ces groupes, j’ai trouvé cela très beau, tout a commencé à prendre sens. On a décidé de tenter cette voie-là qui semblait plus excitante et plus intéressante pour nous. Cela a tout déclenché.

Revenons un peu à Gainsbourg qui vous a tellement influencé. Il disait de la chanson cette phrase bien connue qu’elle était un « art mineur car au contraire de la Peinture, elle ne nécessite pas de connaissance ou d’initiation pour pouvoir la comprendre ». Qu’en pensez-vous ?

Simone : Je ne suis pas du tout d’accord avec lui là-dessus. Pour moi, l’art est accessible à tous, je dirai même naturel. Je crois que tout le monde a un don. Prends Kazu par exemple, elle n’a aucune technique ni de réelle connaissance musicale et pourtant, je dirai peut-être même grâce à cela, ça le fait quand même. J’ai besoin de pratiquer, de travailler et travailler encore. Je suis sûr que dans l’art pictural, c’est la même chose. Les artistes ont ce besoin de travail et de recherche. La musique, c’est quelque chose de si abstrait, de si accidentel. Il te faut apprendre à laisser le champ possible à l’erreur. Quelque part composer, c’est apprendre et accepter la dimension instinctive mais ça, je crois bien que cela s’apprend avec l’expérience. Il n’y a pas de place pour la chance. Après, il y a des groupes qui fonctionnent à quelque chose de très spontané sans trop explorer leurs instruments ou les machines. Cela n’a rien à voir avec la chance, il faut en être conscient.

Simone, vous êtes d’orgine italienne, vivant depuis de nombreuses années aux Etats-Unis. Quelles différences trouvez-vous entre jouer et créer de la musique aux Etats-Unis qu’en Europe ?

Simone : Le seul disque, plus précisément, la seule chanson que l’on ait produite en Europe, c’était « In Particular ». On a bossé avec ce groupe français dont je ne me rappelle plus le nom. C’était super rafraîchissant. Par contre, je suis sûr que le processus de composition provient plus de cette combinaison entre nous trois bien plus que de l’endroit en soi de l’enregistrement. New York, c’est génial car c’est comme une fontaine d’inspiration, tu peux trouver tant de gens qui participent à tes disques, tu as tellement d’options possibles. C’est génial et cela fait cette différence énorme. Je serais super partant pour faire quelque chose en Europe et voir les différences. Parfois, on s’éloigne de la ville, on s’isole à la campagne pour composer car comme cela, on a moins de distractions et plus de concentration. J’aimerai bien voir comment l’Europe pourrait influencer notre musique.

Qu’est-ce que l’élection de Donald Trump dit de l’Amérique d’aujourd’hui selon vous ?

Simone : Je ne sais pas si tu te rappelles mais il a tenu ces propos-là, genre « L’Amérique est bien plus grande et ne se limite pas à New York ou la Californie. ». C’est dur à dire mais après ces élections, on ne sait trop où va le monde et c’est super effrayant. Les premières coupes franches dans les budgets que Donald Trump a voté, c’est bien sûr le budget de l’art et de la culture. Cela nous rend très triste. Ce que j’espère, c’est que cela va stimuler l’art comme c’est souvent le cas. Plus il est difficile de pratiquer un art, plus la création devient intense Cela me confirme aussi qu’un endroit comme New York, c’est vraiment la ville où je veux vivre. Ce que je souhaite, c’est que cela n’influence pas d’autres pays à prendre le même chemin. C’est super angoissant, en France aussi, vous avez plusieurs options entre des choix très extrêmes.

Quatre années séparent « Melody of Certain Damaged Lemons » de « Misery is a Butterfly« , pourquoi ?

Simone : Kazu s’est blessée en tombant d’un cheval. On devait enregistrer le disque bien plus tôt mais tout a été décalé. Ce que l’on a pris d’abord pour une situation désastreuse s’est avéré plutôt positive finalement car cela nous a donné un plus grand temps de réflexion sur le disque, on a pu retravailler en profondeur les paroles, y ajouter un peu de ce que l’on vivait à ce moment-là. Certes, c’étaient pas les moments les plus faciles que l’on ait connu mais c’est pas rare que l’on prenne notre temps entre deux disques, pas quatre ans, mais en général deux ou trois ans. On n’est pas capable d’assumer un rythme d’un disque par an.

On a l’impression avec « Misery is a Butterfly » d’assister à la naissance d’un nouveau groupe. Etes-vous d’accord avec cette impression ?

Simone : Non car on est resté depuis le début le même groupe, on ne fait que suivre un cheminement. On n’a jamais eu à avoir honte ou être moins fier de tel ou tel disque. La musique, c’est un peu comme la vie. Tu as un nouveau boulot, une nouvelle maison. Un changement de style, ce n’est pas comme l’apparition d’une nouvelle personne. C’est avant toute une progression dans ta vie. L’essence-même, la raison d’être du groupe, c’est les mêmes trois personnes, Kazu, Amedeo et moi, trois personnes qui vieillissent, qui vivent les mêmes expériences que les autres, les moments heureux et les malheurs. Cela fait de toi ce que tu es. Je comprends bien pourquoi tu poses cette question. C’est génial de se renouveler et de se réinventer à chaque disque mais cela reste les mêmes personnes qu’au début et l’essentiel est là.

Je ne sais pas si vous connaissez Bed, le projet de Benoit Burello. Je l’interrogeais dans le cadre d’une interview car chacun de ses disques est très différent dans leurs styles. Il me disait qu’il n’était pas d’accord ou pas complètement. Pour lui, il travaillait surtout sur la spatialisation du son qui forcément donne cette impression de différence à l’écoute.

Simone : Le rapport de chaque musicien à la musique lui appartient complètement. C’est très abstrait. Je pense qu’ici, tu parles peut-être du jeu avec le silence qui clairement impacte la musique mais il y a tellement de manières d’appréhender le son et la musique, les lignes mélodiques, les harmonies, les choix d’instruments et d’arrangements, la manière dont tu vas mixer le disque, ton approche des textes, la manière d’enregistrer. On creuse la même idée mais on la prend sous un angle différent en jouant avec toutes les conditions que je viens de te citer. Si tu écoutes Ennio Morricone par exemple, il travaillait pour RCA en Italie, il s’occupait à l’époque des arrangements de tous les disques qui sortaient en Italie sur ce label. Il composait aussi bien sûr, il a fait cet exercice d’écrire des mélodies avec cette contrainte de n’utiliser que trois notes mais en jouant sur les séquences et les octaves. Il a écrit plusieurs titres sur ce modèle-là. Je crois que Benoit de Bed dit vraiment quelque chose de pertinent mais c’est sa manière d’appréhender la musique.

A l’époque, vous avez travaillé avec David Sylvian pour une autre version de « Messenger ». Pourquoi ce choix ?

Simone : C’est Amedeo qui a joué sur un de ses disques mais il y a aussi un autre connexion. Skúli Sverrisson qui jouait de la basse dans Blonde Redhead a participé à plusieurs disques de David. Un jour, David a demandé à Amedeo de jouer sur une chanson d’un de ses disques. Amedeo lui a demandé dans la foulée s’il accepterait de poser sa voix sur une autre version de « Messenger », il a dit oui tout de suite et on l’a fait. On voulait faire quelque chose de spécial avec cette chanson. C’est intéressant car il a juste replacé sa voix mais il a su capter quelque chose de complètement nouveau. Cela fait très longtemps que je n’ai pas écouté ce titre mais je me rappelle très bien notre réaction quand on l’a entendu pour la première fois avec la voix de David Sylvian. C’est à la fois exactement la même chanson mais avec une approche totalement différente. J’ai pris conscience à quel point un autre artiste peut apporter à une de tes créations.

Parlons un peu des labels avec lesquels vous avez collaboré, On a déjà parlé de Smells Like records. Vous avez aussi travaillé avec Touch and Go, 4ad et plus récemment Kobalt. Travailler avec différents labels, cela apporte quoi au son de vos disques ? Plus de liberté, plus de contraintes ?

Simone : Je crois surtout que le changement, c’est toujours quelque chose de super stimulant car tu te dis que quelque chose de complètement différent va arriver. On a rencontré des gens passionnants aussi bien chez Smells Like Records ou Touch and Go, aussi bien dans la promo que dans la distribution. Sur ces labels, on se sentait presque chez soi, à la maison comme savent le faire les bonnes maisons de disques. Avec 4AD, on changeait de dimension, ils étaient bien plus développés mais attention, je crois que ce sont les groupes qui font les labels et pas l’inverse. On ne s’est jamais dit en arrivant chez 4AD par exemple, « Allez, on va faire un disque à la mode Pixies ». Un truc que les gens ne doivent pas oublier, même si les labels contrôlent beaucoup de choses, ils ne sont rien sans les artistes. Ce sont les artistes qui créent l’histoire d’un label. Quand on est arrivés chez 4AD, c’était la nouvelle mouture 4AD, on ne sonnait pas comme les groupes de 4AD. On ne s’ait jamais dit que l’on allait essayer de sonner comme ces groupes. Bien sûr avec 4AD, on avait un budget bien plus confortable pour enregistrer et mixer le disque, de temps en studio pour expérimenter et tenter des choses avec des instruments.

On vous a quitté avec un superbe « Barragan » en 2014. Vous annoncez pour cette nouvelle tournée anniversaire un Ep, « 3 O’Clock » et de nouveaux titres. Quelles seront les nouvelles pistes empruntées par Blonde Redhead ?

Simone : C’est vrai, on a quatre nouveaux titres. On commence à les répéter pour cette tournée qui arrive et nous mènera à Paris et deux autres villes en France. C’est difficile à dire quelle direction nous prendrons pour le prochain disque, on a envie de faire quelque chose de nouveau mais je ne suis pas sûr que ce soit déjà le bon moment pour travailler sur le nouveau disque car même si « Barragan » est déjà sorti depuis un moment, on aime toujours jouer les titres du dernier disque et les explorer. Mais avoir ces 4 nouvelles chansons pour cette tournée va sans doute nous booster pour repartir vers quelque chose de nouveau.

Que peut-on souhaiter de meilleur à Blonde Redhead ?

Simone : Je pense que le prochain Blonde Redhead sortira en 2018, ce serait génial. Je suis très attaché à ce groupe, c’est la plus grande part de ma vie. Je veux vraiment continuer à faire de la musique avec ces deux personnes-là. J’ai enregistré des trucs avec un groupe du Canada. J’aimerai bien faire des B.O de films mais chaque chose en son temps, je ne peux penser à plusieurs choses en même temps ou je suis vite débordé. La tournée va durer un mois et il y a d’autres dates qui se profilent pour l’été prochain, on va être pas mal occupés et on n’écrit jamais quand on est en tournée car c’est un rythme très différent de celui dont on a besoin pour composer. On a besoin d’être à la maison et d’avoir du temps devant nous pour se concentrer.

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