Gaz Coombes, en pleine forme et au sommet de son art, a prouvé au public de la Gaîté Lyrique qu’il y avait bel et bien une vie après Supergrass.
Au lendemain d’un concert sold out à Londres qu’il qualifie lui même comme le meilleur de sa carrière, Gaz Coombes était de retour en France pour sa troisième date parisienne depuis le début de l’année. Depuis notre rencontre en février dernier, « Matador« , son deuxième album solo, Gaz a rencontré un succès critique et public plus que mérité. Il n’a pourtant pas attiré les foules pour cette date parisienne dont le public était constitué en majorité d’Anglo-Saxons.
Sold out ou pas, c’est un Gaz plus sûr de lui qui a livré une prestation sans faute, alternant les titres de ses deux derniers albums. Nous aurions pu craindre qu’en perdant son batteur, Loz Colbert, parti rejoindre Ride, la section rythmique en aurait pâti. Ce ne sera absolument pas le cas. Nous sentons que les mois de tournée ont été bénéfiques. Les savants mélanges électro acoustiques, points forts de « Matador » sont abordés de façon plus chaleureuse en live. “Needle Eye’s” prend une autre dimension. Idem pour “Detroit” et “The English Ruse”, qui, grâce aux trois choristes renforcent cette impression de balance parfaite entre les sujets douloureux abordés par Gaz dans ses textes et une musique très humaine, chaleureuse. Sur ce dernier morceau à la rythmique Krautrock, Gaz paraît même possédé, les mains levées au ciel. Entre deux titres, Gaz tente de se souvenir du lieu de son premier concert à Paris, avant de demander de l’aide au public, ses souvenirs de l’époque étant trop vagues. La faute aux cigarettes qui font rire, consommées sans modérations à l’époque, ne manque-t-il pas de nous rappeler. “Matador”, morceau qui clôture l’album du même nom a été récemment retravaillé pour passer d’un titre proche d’une maquette dépassant à peine une minute, à un single taillé pour le live. Faut-il y voir une indication de la prochaine direction empruntée par l’ex Supergrass ? Le concert se clôture par une version longue de “Break The Silence” qui transforme la Gaîté Lyrique en dancefloor.
A l’heure où les disques sortis en début d’année sont déjà passés aux oubliettes, le concert de Gaz Coombes aura eu pour mérite de remettre les pendules à l’heure et de nous rappeler à quel point “Matador” est un album essentiel, mais surtout à quel point son auteur mérite bien plus que son statut actuel en France.