LA PRIEST est le projet solo de Samuel Eastgate alias Sam Dust qui avait déjà fait parler de lui pour sa contribution au sein du groupe de synthpop Late Of The Pier dans un disque bordélique à souhait.
L’annonce de l’album de LA PRIEST sommeillait dans notre boîte mail deux mois avant sa sortie chez Domino. “Oino”, single catchy, s’en était échappé pour se glisser dans notre bande son mensuelle, nous faisant fredonner un phonétique “Oh I know”. LA PRIEST y faisait corps avec sa guitare dans un clip aux allures de Star Wars.
LA PRIEST couvait depuis plusieurs années dans la tête du Britannique puisque “Engine” avait été publié en 2007 sur Phantasy Sound, le label du DJ Erol Alkan, déjà producteur de Late Of The Pier et auteur du remix en face B. Une fois séparé de son groupe, Sam Dust prend le temps de voyager, notamment au Groënland où il étudie les phénomènes électro-magnétiques et teste leurs effets sur ses enregistrements. Autre particularité, il conçoit ses propres instruments, guitare et synthétiseur. On le voit oeuvrer sur quelques machines dans le clip de “Learning to Love”, single publié en premier lieu dans un format radio non retenu sur “Inji”, lui préférant une version electro étendue de plus de huit minutes, précédée de “Party Zute”.
“Inji” (machine en langue Haoussa) embrasse un large spectre d’ingrédients dont la recette séduit. La voix langoureuse dans l’étonnant hommage appuyé au Kid de Minneapolis (“Occasion”), émouvante et haut perchée (“Mountain”), la sensualité exacerbée d’une “Lady’s in Trouble With The Law”, de longues plages instrumentales propices aux expérimentations sonores abyssales et psychédéliques (“Gene Washes With New Arm”, “Lorry Park”, “Fabby”, “A Good Sign”), une alchimie entre pop et electro (“Night Train”, “Oino”).
LA PRIEST signe un premier album riche de textures et de tessitures, entre introspections et extraversions, qui s’impose sans préavis.