Jeune musicienne de 26 ans, Sóley n’a pas tardé à se faire un nom dans son pays, puis rapidement dans le monde entier, du haut de sa pop tantôt froide, tantôt profonde comme les mers qui entourent son Islande natale.
Pianiste et choriste dans le groupe Seabear depuis 2006, c’est à la faveur d’un premier EP, « Theater Island », en 2010, qu’elle fait ses premiers pas en solo grâce au label Morr Music. Cinq ans plus tard, elle présente « Ask The Deep », son deuxième album, avec lequel elle nous a déjà enchantés lors du festival The Great Escape.
Entre dépouillement et empilement, les morceaux de Sóley semblent avoir trouvé la formule miracle pour faire cohabiter l’eau et le feu. Ne laissant jamais notre attention se dissiper, ils nous figent dans l’attente d’une variation que l’on ne saura pas voir venir. Alors qu' »Ævintýr » joue sur la montée crescendo des arrangements, « One Eyed Lady », dans la continuité, ne gardera qu’un léger battement sous-mixé derrière un orgue omniscient; la puissante voix de Sóley en ressort sublimée.
Des tambours rythmant une bonne moitié du disque jusqu’aux sons de pierres qui s’entrechoquent entre « Devil » et « Ævintýr », la musique de Sóley porte une signature tribale qui la relie, comme beaucoup de ses compatriotes, à son île natale.
Mais chez elle, la dichotomie créatrice est bien plus présente, et milite sur chaque morceau en faveur du titre de cet opus. Car de la profondeur, il devra y en avoir dans la démarche de l’auditeur, pour prétendre à une écoute totale, mais si apaisante qu’elle vaut bien, pour un instant, de lâcher prise.