Voilà un petit bout de temps que ce festival lavallois me faisait de l’oeil avec sa jolie programmation. Cette année était la bonne et j’ai pu enfin prendre la route vers la Mayenne pour aller découvrir ce que ces éléphants ont dans le ventre. Je suis rentrée ravie. On avait là une programmation ambitieuse et désireuse de mélanger les genres. Proposer une journée entière consacrée aux art de rues et passer du rap généreux de Oxmo Puccino à l’électro tonitruante de Amon Tobin en deux jours, c’est ce qu’on appelle innover.
Dès le premier jour, les oreilles averties ont pu se délecter de la pop instrumentale hyper pro de Do Make Say Think (on raconte qu’ils arrivaient fraîchement d’Espagne et qu’ils sont montés directement sur scène sans balances – classe). Le grand Oxmo Puccino est monté sur scène, prêt à s’offrir le public déjà bien heureux de le recevoir. On a assisté à une vraie démonstration de force d’un monsieur qui ne cache pas son plaisir d’être sur scène et qui sait manier textes plein de sensibilité et chansons bien plus entraînantes. Le très bankable Woodkid a été accueilli comme un roi dans son royaume. Pour sa première fois en Mayenne il n’a pas manqué son coup face à un public conquis d’avance. Pourtant pas fan de l’album je dois avouer que l’intensité du live m’a cueillie dès les premières chansons. Nous avons terminé la soirée sur le dj set de Rone. Enivrant, classe et sans faute.
La deuxième et dernière journée de concerts s’est montrée tout aussi convaincante, si ce n’est plus à mon goût. Les Nantais de Von Pariahs ouvraient les hostilités avec leur rock très sombre et leur chanteur au charisme étrangement fascinant. Hélas pour eux, les portes venaient à peine d’être ouvertes et la foule n’était pas encore au rendez-vous. Arrivent ensuite les Irlandais de Villagers. Un souffle de folk délicat vient souffler sur le public et le chanteur du groupe nous berce avec justesse. Nouveau changement de rythme avec les Belges de BRNS. Je les connais déjà un peu trop bien en live mais la magie opère comme à chaque fois et le public ne tarde pas à montrer son enthousiasme. Le quatuor livre une prestation impeccable et quitte la scène sous les applaudissements. Je prends une petite pause pour arpenter les stands du festival et retourne m’installer sous le chapiteau pour le show drôlement grotesque de Sexy Sushi. Le public est en transe et le chapiteau tremble pendant une bonne heure. C’est ensuite le tour des Caennais de Concrete Knives, pour moi l’une des plus grosses surprises de la soirée. Je redécouvre chacun des titres de leur déjà très bon album et je me laisse embarquer avec le reste de l’audience pour une heure de sautillements frénétiques. Le groupe nous a offert une vraie prestation live avec des instru retravaillées qu’ils font durer pendant de longues minutes pendant que l’on se régale de leur plaisir d’être sur scène et du charisme envoûtant de Morgane, la chanteuse du groupe. Je ne peux que vous conseiller de courir les voir prochainement ! Je n’ai pas eu le temps de prêter une oreille très attentive à JC Satan, mais il est clair que l’ambiance était là et que le public n’avait pas envie d’arrêter de faire la fête une minute. Mon dernier concert fut donc celui de Amon Tobin. Dj set de pro sans aucun doute. N’étant pas une grande connaisseuse j’ai eu un peu de mal à entrer dans son set et la fatigue des deux jours commençait vraiment à se faire sentir, j’ai donc abandonné avant la fin pour aller me coucher. Désolé pour le Brésilien, ce sera pour une autre fois…