Curieusement intercalé entre Victor et Jil is Lucky, avec lesquels il partage l’affiche en ce mardi soir, Julien Pras n’a pas vraiment la tâche facile. Seul sur la scène du Marché Gare, le Bordelais se présente accompagné de sa guitare acoustique pour livrer des interprétations dénudées de quelques titres issus de ses deux excellents disques solo (ainsi que « Swing Gang », une chanson du dernier album de son groupe Calc).
Pas franchement aidé par quelques auditeurs bavards et visiblement très peu concernés par ses compositions finement ciselées, il parvient pourtant très vite à capter l’attention d’une bonne partie de l’assistance. Dans un mélange d’humour et de nonchalance, le garçon tire profit d’un accordage récalcitrant ou d’un léger problème technique pour mettre le public dans sa poche en quelques mots. Un public chanceux, qui peut mesurer l’étendue du talent d’écriture de cet artisan discret mais vraiment essentiel : amputées des savoureux arrangements de leurs versions studio, les transpositions scéniques de » Radio Silence » ou « Seven More Hours » (extraites du toujours très recommandé « Shady Hollow Circus », paru en janvier dernier) brillent d’un éclat différent mais tout autant évident. Au terme d’un set remarquable même si forcément un poil trop court, une jeune spectatrice enthousiaste quitte la salle en reconnaissant avoir été bouleversée par Julien Pras. Bienvenue au club, Mademoiselle.
La setlist du concert :
Alien Town
Seven More Hours
Angel of Mercy
Radio Silence
The Sweetest Fall
Engine Smoke
Swing Gang
Heavy Load
Watchman Blues