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Concerts

Mansfield.TYA à Bordeaux, le 12/11/2011

Le décidément accueillant bateau bordelais i.Boat a eu la bonne idée de programmer le duo nantais Mansfield.TYA, auteur d’un très bon album « Nyx« , et dont plus généralement je suis un inconditionnel. Après une rencontre fort agréable avec les deux jeunes femmes (interview à suivre), je reviens le soir pour voir ce que la soirée réserve, avec en première parties Fragile et Mesparrow.

C’est cette dernière, jeune femme seule avec son micro (et quelques samplers), qui se lance dans l’arène. J’arrive alors qu’elle a déjà commencé à jouer depuis quelques minutes, mais ce que j’entends suffit à me convaincre. Mesparrow, c’est une jeune française, au costume d’oiseau (à peu près), qui a un univers bien à elle. Pas facile de le décrire : très rythmique mais uniquement porté par sa voix remarquable, l’univers dans lequel baignent les chansons de la costumée chanteuse évoque une Shara Worden à nu qui fricoterait avec Beth Gibbons, le tout restant particulièrement dark. C’est efficace, souvent séduisant  grâce à un timbre de voix erraillé à souhait, prenant le reste du temps tant elle met de l’intensité dans ses compositions, dont une avec un final a cappella franchement impressionnante. Le public qui se masse dans la calle de l’i.Boat n’a pas perdu une miette de la prestation de cette jeune femme épatante.

Je n’en dirai pas autant de Fragile, dont la musique ne m’a franchement rien inspiré de bon ni de gentil. A tel point que je suis allé prendre l’air au bout d’une grosse vingtaine de minutes.

Mansfield.TYA

J’arrive à grand peine à me faufiler jusqu’au devant de la scène (ou presque) pour bien voir le duo Mansfield.TYA en action. La mise en place prend du temps, dans la droite lignée de balances compliquées. Et juste à côté des subs, la foule est à peu près aussi dense que dans un magasin de jouets le 24 décembre au soir. Les deux jeunes femmes n’ont pas froid aux yeux, et entament le set sur un « An Island in an Island » martial, qui plonge la salle dans une ambiance sombre, mais qui se trouve vite réchauffée par l’énergie et le talent des deux jeunes femmes. Ce qui marque, rapidement, c’est leur complicité de chaque instant, qui passe au travers des regards et des sourires qu’elles échangent tout au long des chansons. Et elles ont besoin de cette communication non verbale pour garder le fil des chansons, qu’elles s’amusent à torturer par rapport aux versions studios.

Ce travail conserve le minimalisme des chansons, mais leur donne aussi une dimension plus brute, plus débridée. Elles ont ainsi offert des versions envoûtantes de « Animal » et « Logic Coco », de même qu’elles ont sublimé « Cavaliers » (la meilleure chanson de « Nyx » selon moi) en une version jouée durement. Elles ont aussi joué des chansons de « Seules au bout de 23 secondes » (le rappel d’une sensualité folle « You Are the Woman », le fracassé « Je ne rêve plus »), une reprise de Dominique A. Elles ont aussi beaucoup donné de sourires, fait preuve d’humour avec le public chauffé à blanc (mais poli, comme le souligne Julia !). Julia était tellement survoltée qu’elle a sauté dans le public, elle a slammé, touché le bas plafond de l’i.Boat avant de revenir sur scène toute sourire, sous le regard amusé de Carla. Tout cela avait un parfum de générosité subtil et magnifique, et j’en suis ressorti un peu enivré, heureux et toujours en accord avec mon opinion d’avant-concert : ces deux jeunes femmes sont parmi ce qu’il se fait de mieux sur la scène française, frondeuses, inventives et terriblement attachantes.

Mansfield.TYA (Julia)

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