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Shearwater – The Golden Archipelago

SHEARWATER – The Golden Archipelago
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SHEARWATER - The Golden ArchipelagoDe Jonathan Meiburg on connaît un certain nombre de passions qui sont autant de traits distinctifs du collectif Shearwater : l’ornithologie comme étendard visuel, une fièvre lyrique qui se transforme en prouesses vocales aussi impressionnantes sur scène que démonstratives –parfois- sur disque, un sens de la dramaturgie pop qui emprunte à Talk Talk ses notes égrenées de piano et sa densité acoustique, de belles qualités en somme, qui font, depuis "Palo Santo", l’élégance insigne du groupe. "The Golden Archipelago" ne change pas foncièrement la donne, mais part de principes à la fois opposés et complémentaires. Du point de vue de l’intention, cet album se veut l’exploration sonore des îles parcourues dans le monde à la quête des oiseaux, une sorte d’hommage référencé aux cultures insulaires, depuis cette pochette qui détourne un sujet pictural d’Arnold Böcklin jusqu’à la reprise d’un chant traditionnel en passant par un somptueux livret. Du point de vue de la réalisation musicale, en revanche, loin des panoramas amples que la musique du groupe pourrait déployer, on trouve un disque plus intimiste que prévu, régulièrement traversé il est vrai d’hymnes gonflant les voiles du navire ("Black Eyes", "Corridors", ou le superbe enchaînement de "Runners of The Sun" et du premier single "Castaways"). Sans être monotone, le disque ne multiplie pas les effets de surprises et glisse au rythme des ballades sur la pente d’une rêverie nostalgique, comme si ce monde insulaire était englouti et qu’il faille en recueillir l’écho sonore (voir l’explicite "Missing Islands", emblème élégiaque de la disparition) . L’installation de plages délicatement ourlées de piano ou de guitares laisse apprécier, au fil des écoutes, la richesse d’une production peu tapageuse et d’effets d’emphase bien négociés (le finale de "God Made Me" ou "Uniforms" par exemple). Dotées d’un fameux balancier rythmique, d’arrangements de cordes bien dosés, les chansons imposent une forme de classicisme fait d’équilibres et de ruptures, de clôtures précipitées qui indiquent la maturité encore vigoureuse de ce groupe marquant.

David Larre

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A lire également, sur Shearwater :
la chronique de « Rook » (2008)
la chronique de « Palo Santo » (2006)
la chronique de « Winged Life » (2004)

Meridian
Black Eyes
Landscape at Speed
Hidden Lake
Corridors
God Made Me
Runners of the Sun
Castaways
An Insular Life
Uniforms
Missing Islands

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