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Interviews

Clare and the Reasons – Interview

L’un des plus beaux disques de l’année dernière pourra aussi prétendre au podium en 2008 : « The Movie », premier album des New-Yorkais Clare and the Reasons, sort enfin en France grâce au label Fargo. Un petit bijou de pop jazzy et orchestrée dont on n’est pas près de se lasser. Aussi exquise que sa musique, Clare Muldaur Manchon était récemment de passage à Paris pour donner quelques interviews. Une rencontre trop brève (on n’a même pas eu le temps de lui demander pour qui elle comptait voter à la présidentielle américaine), mais qui a permis d’apprécier, dans un français charmant laissant parfois la place à l’anglais, son humour, sa vivacité et sa passion pour la musique.

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Pourquoi l’album ne sort-il que maintenant en France, un an après les Etats-Unis ?
Ça, c’est la vie et le business, ce n’est pas vraiment mon choix ! En fait, on trouvait quelques exemplaires en import et on le vendait lors des concerts en France. Les gens de Fargo sont tombés dessus et se sont dit que ça pouvait marcher, donc ils ont décidé de le sortir. J’espère que le prochain disque aura une sortie simultanée dans plusieurs pays. Pour l’instant, nous sommes en train de choisir les labels pour publier ce premier album en Australie, au Japon… Ça marche plutôt bien, mais ça prend beaucoup de temps. D’autant qu’on a mis cinq ou six mois pour enregistrer « The Movie ». Le prochain, je veux qu’on le fasse très vite, de façon plus intense.

Ce disque est sorti à l’origine sur votre propre label, Frogstand Records ?
Oui, c’est une toute petite structure, un « bébé » dont je suis l’un des membres fondateurs. Nous n’avons que deux autres formations au catalogue. C’est très familial. J’ai donc une double casquette de musicienne et de responsable de label. Mais le business n’est pas la partie qui m’intéresse le plus.

Tu as grandi dans une famille de musiciens. Ton père, Geoff Muldaur, est un chanteur folk très respecté.
Oui, il est très fort. Je suis fan ! (rires)

C’était donc évident, pour toi, de te lancer dans la musique ?
En fait, quand j’étais petite, j’ai surtout fait de l’équitation ! Après, faire de la musique, c’était vraiment une décision personnelle. C’est vrai que grâce à mon père, j’ai écouté beaucoup de musique géniale dans mon enfance, mais il ne m’a jamais poussée, c’était même plutôt le contraire. J’ai commencé à chanter vers quinze ans, toute seule, de façon assez naturelle.

Ensuite, tu es quand même entrée au Berklee College of Music de Boston, où tu as rencontré ton futur mari, le Français Olivier Manchon, qui fait aussi partie du groupe.
Oui, j’avais vraiment envie d’apprendre certaines choses que j’ignorais totalement, comment écrire pour les instruments, par exemple, les cordes, les cuivres… Ça a été un bon « musical kick », ça m’a fait avancer. On était comme dans une « bulle » de musique là-bas.

Tu aimerais avoir le même statut que ton père, être respectée comme musicienne sans être pour autant une star ?
Oui, ça me plairait bien. Mais mon père est un peu cynique par rapport au succès. Moi, j’ai envie que le plus de monde possible entende ma musique, alors que j’ai l’impression que ça le préoccupe nettement moins. En même temps, je veux être considérée comme une véritable artiste, mais je crois que les deux ne sont pas incompatibles. En tout cas, j’ai beaucoup de respect pour mon père. Il fait sans arrêt de la musique, il tourne encore beaucoup, même s’il ne joue pas devant énormément de monde. C’est quelqu’un qui a une grande intégrité.

Il est tentant de vous comparer à la famille Wainwright.
Oui, d’autant que ce sont des amis. Mon père a beaucoup travaillé avec Loudon, le père de Rufus et Martha. Mais bon, après, toutes les familles sont différentes, elles ont chacune leur histoire et leurs problèmes ! (rires)

Ton père et Loudon Wainwright sont issus de la scène des singers-songwriters, du folk des années 60-70. C’est quelque chose qui a compté pour toi ?
Quand j’étais adolescente, j’étais très fan de Harry Nilsson, qui reste l’un de mes artistes préférés. « The Point! » (la bande originale d’un dessin animé, sortie en 1970, ndlr) est peut-être mon disque favori, je pense que c’est un chef-d’œuvre. J’adore aussi les Beach Boys et l’autre groupe en « B », les Beatles. Mais quand j’étais plus petite, je n’écoutais que du jazz et du blues, de la musique noire américaine. Je crois que ces deux univers différents m’ont influencée, et ils m’enthousiasment toujours beaucoup.

 

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