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Disques

Pete Aves – Bystanding

PETE AVES – Bystanding
(Euro-visions / Wagram)

PETE AVES - BystandingIl est certaines œuvres qui vous donnent l’impression de retrouver un ami inconnu, rien qu’au velouté de la voix, à la façon de raconter une histoire, à l’atmosphère désuète et subtile d’une musique qui aurait pu, sur l’électrophone de vos parents, accompagner vos jeunes années. Bystanding, le second opus de Pete Aves, est de celles-là. Avec la fantaisie et la désinvolture propres à l’excentrique anglais qui se soucie comme d’une guigne de l’air du temps, le guitariste des High Llamas, vous conduit à travers le dédale de ses chroniques douces-amères vers des contrées musicales étonnantes : mélange de soft rock estampillé seventies (Led Zep III et Chicago cités en référence), de jazz acoustique et de chansons pop sous influence Mac Cartney / Cat Stevens, son travail semble en effet tout ignorer du UK garage et du sound-writing. Pour le plus grand bonheur de l’auditeur. Car il ne s’agit pas là d’une énième nostalgie cultivée sous serre, avec des moyens artificiels et dans une intention lucrative, mais plutôt d’une authentique bizarrerie, d’un évident plaisir d’écriture, d’un mélange détonant de savoir-faire et d’archaïsme naturel. La variété du propos est à l’image de l’étendue du talent musical : lecture amusée du bouddhisme à l’occidental ("Buddha"), chronique cynique et tendre d’un amour de passage ("About a Girl"), ode pudique à un proche disparu ("Japan"), habitation feutrée d’un poème médiéval ("The Foolish Girl of Llantrisant"), éloge malicieux de la culture d’Outre-Manche ("Film Français", "La Chanson de la Mer du Nord") ou encore pied-de-nez à l’industrie du disque ("You Won’t Hear This On The Radio"), difficile de trouver une plume équivalente dans le paysage anglais contemporain, à part peut-être, à supposer qu’une telle équivalence ait du sens, Mike Skinner. Ce qui témoigne bien de la possible cohabitation des genres au sein de cette entité informe qu’est la musique populaire. Sauf que Pete Aves va vendre au bas mot vingt fois moins de disques que l’homme à bord de The Streets, partout et à juste titre célébré. On peut le regretter, on peut le comprendre, on peut tout simplement faire circuler un nom, celui de Pete Aves, et réapprendre à écouter autre chose que du bleep and beats. Car, ça, après tout, même Ophélie Winter s’y met.

David

Buddha
About a Girl
Japan
The Foolish Girl of Llantrisant
Bebop Hat
My Little Secret
Film Français
Eventually Eloisa
La Chanson de la Mer du Nord
Who’d ‘a Thought It ?
Mild Tchoupoutolas
The Love Spell
Norweigan Art
You Won’t Hear This On The Radio (Radio Edit)

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