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The Lilac Time – Interview


Stephen Duffy - The Lilac TimeEternel revenant, Stephen Duffy, le Tintin du pop-folk anglais revient avec un sixième album, sobrement titré « Lilac 6 » (Cooking Vinyl / Naïve). Et l’on doit avouer que c’est tout bonnement un très bon album et que Stephen n’a tout simplementpas perdu la main pour tresser aussi bien des pop songs évidentes comme un matin d’été que de douces chansons poignantes. En plus, Stephen est un garçon sympathique qui se livre plutôt facilement , et j’en oublierai presque que ce type aux froides allures typiquement britanniques est l’auteur de quelques chansons parmi mes favorites, comme « The Postcard » ou « Return To Yesterday »…

C’est le deuxième album depuis que tu as repris le nom de Lilac Time… quoi de neuf ?
Cet album a été enregistré de manière très différente par rapport au précédent. Les chansons ont été enregistrées individuellement, une par une, nous n’avons pas pris trois semaines pour tout enregistrer d’un bloc. J’ai écrit chaque chanson individuellement
Le précédent album avait été enregistré sur du matériel analogique. Je pense que nous savions que cela serait la dernière fois que nous allions travailler avec cette technologie, parce ce qu’il devient de plus en plus facile d’approcher les standards industriels en enregistrant sur un ordinateur. C’est ce qui fait qu’il est différent. Il n’y a plus de bandes qui tournent, tu es assis devant un ordinateur et plus devant un magnétophone.

Ça a rendu les choses plus faciles ?
C’est… différent. Au lieu de capturer le son en temps réel, tu as la capacité de regrouper des choses, de changer d’avis. Nous avons ressenti un sentiment de libération à enregistrer cet album, d’une certaine façon.

Tu n’as pas perdu trop de temps à essayer trop d’idées différentes puisque tu en avais la possibilité ?
J’ai vu des gens passer 10 ans à essayer de modifier les choses sur leur ordinateur, et ça n’a pas rendu les choses meilleures pour autant. J’ai écrit les chansons et nous les avons enregistrées, nous n’avons pas essayé de passer le pont à l’envers dans une clé différente ou de remplacer le deuxième refrain par le troisième…

Pour parler de tes paroles, celles de tes « I Love My Friends » étaient très autobiographiques, celles de « Looking For A Day In The Night » tournaient autour du concept de trouver la lumière dans l’obscurité, qu’en est-il de celles du nouveau ?
J’ai écrit les paroles de « Lilac6 » pendant que j’écrivais également mon autobiographie, que je n’ai pas encore terminée, donc je pense que le fait d’écrire en prose cette autobiographie a influencé la façon dont j’ai écrite les chansons. Même si elles ne sont pas autobiographiques, elles en ont les allures
C’est un album très simple, il est très facile de comprendre de quoi les chansons parlent. Je pense c’est l’album le plus évident que j’ai fait. Il est aussi plus dur. Il doit aussi être plus descriptif, plutôt que seulement basé sur des émotions. J’ai essayé dans cet album d’écrire des choses que j’aurais aimé dire à des personnes en face plutôt que de les chanter. C’est très personnel, peut-être plus personnel que « I Love My Friends »… Terrifiant…

Tu as considéré tes chansons un peu comme un complément à ton journal intime ?
Je me suis rendu compte en écrivant mon autobiographie et en remettant en parallèle les chansons que j’ai écrites et les moments de vie auxquelles elles étaient liées, que souvent, au lieu d’affronter directement ces événements, j’en avais souvent livré une version imaginaire, j’avais remplacé une relation par la relation parfaite, ou une fille par la fille parfaite, ou seulement par une autre relation, une autre fille…

Il t’est douloureux d’écouter ces chansons ?
C’est mon prochain disque, ce n’est pas douloureux, ça devient très vite quelque chose de figé dans le temps, quelque chose qu’on a dépassé.

Tu écoutes souvent tes anciens morceaux ?
Non. Quand j’ai fait cette compilation pour Universal, c’était plutôt amusant, en fait, mais je ne me suis pas assis pour tout réécouter, par plaisir. Rassembler les chansons « They Called Him Tin-Tin » pour Virgin, c’était un peu comme faire crisser ses ongles sur un tableau noir. Dans ces conditions, je me sens plus comme un croque-mort de ces chansons. Occasionnellement, je suis surpris par une de mes chansons… L’autre jour, quelqu’un a mis « 17 » lors d’une fête, et je me suis surpris à penser « Wahou, je joue de la basse sur ce morceau ». Après je me suis souvenu que je jouais de tous les instruments sur ce morceau, à part la batterie.
Dans ma vie de tous les jours, je ne pense pas que je suis un musicien, je ne suis pas conscient que des gens écoutent ma musique, je ne suis pas si impliqué que ça.

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