Nina Nastasia est de passage à Paris pour une POP Tuesday Party qui sera l’occasion d’aller écouter ses mélodies tendres-amères à la Guinguette Pirate. Nous l’avions rencontrée quelques mois auparavant lors de la sortie de son troisième album « Run to ruin » (Touch and Go / Chronowax). Steve Albini et John Peel ont déjà succombé à ses charmes musicaux, une raison de plus d’être intrigué et de ne surtout pas la rater lors des ses rares passages en France.
Il s’agit de ton troisième album, le premier, « Dogs », avait été publié sur une petite structure…
C’est le label que j’ai monté avec mon copain. Un tout petit label qui n’avait d’ailleurs que mon album comme référence. « Dogs » est épuisé maintenant. Le packaging était très beau mais est assez cher à fabriquer. On ne peut pas le ré-éditer sur mon label c’est donc Touch And Go qui va le ressortir.
Ton premier album est de 1999, mais depuis quand exactement as-tu commencé à écrire et enregistrer des chansons ?
J’ai débuté avant 1999. Je ne me rappelle pas la date exacte mais je me rappelle que j’ai commencé réellement la musique quand j’ai emménagé à New York il y a environ 13 ans.
Pourquoi ?
J’ai commencé sans doute comme une échappatoire à mon travail assez peu épanouissant. C’est venu assez naturellement sans raison vraiment particulière.
La biographie envoyée aux journalistes met en avant l’influence de New York dans ta démarche artistique.
Je ne sais pas… J’étais assez isolée à NY dans un quartier très ennuyeux. J’avais un boulot qui ne me satisfaisait pas vraiment. J’ai surtout été influencée par un de mes amis qui écrivait des chansons. Ca m’a donné l’idée de m’y mettre pour m’amuser, sans ambitions particulières. Ce n’est pas tant la ville, mais les circonstances qui m’ont amenée à la musique.
Comment cela s’est passé quand il a fallu ne plus écrire des chansons pour soi mais les exposer au public ?
C’était un peu effrayant. C’est toujours effrayant de jouer en public en fait. Mais ça ne m’a jamais paru étrange de partager ces chansons avec les autres, même si les chansons sont assez personnelles et sombres.
La peur de trop livrer de soi à des inconnus n’existe pas ?
Si, mais c’est surtout vrai auprès de quelques amis et la famille. Mais comme les chansons sont tout de même un mélange d’histoires personnelles et d’imagination ça ne me pose pas trop de problème.