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Track by track – “Sensations” de Jim Ballon

Avec “Sensations”, paru au printemps grâce aux labels Reverse Tapes, Another Record, Capsule Records et Figures Libres Records, Jim Ballon continue de creuser son sillon d’un rock psyché de haute volée, entamé il y a sept ans déjà, mais qui a pris un essor particulier en passant au français.

Le groupe tourangeau n’a pas beaucoup d’équivalents dans nos contrées, avec ses longs morceaux qui décollent sans jamais se perdre, et sans opter systématiquement pour l’explosion sonore comme climax, préférant des structures surprenantes, qui vont de pair avec des textes certes mystérieux, mais toujours avec une touche de poésie sous-jacente. Disque aux nombreuses surprises, à la fois très libre et parfaitement cohérent quand il est écouté d’une traite, ”Sensations” distille toutes sortes d’émotions, mais aussi une belle dose de douceur. Les compositions ne descendent que rarement sous les huit minutes, ce qui finit de classer Jim Ballon à part de la scène indie française, et c’est tant mieux. Nous avons demandé au quatuor de nous raconter l’histoire derrière ces cinq morceaux.

Le dernier titre, ”Sous les ardoises”, est un inédit paru à l’automne !


« Cet album est composé de deux grandes parties, qui se matérialisent chacune sur une face du vinyle et qui se divisent en quelques morceaux, qu’on peut écouter individuellement mais qui s’enchaînent et se nourrissent, si on les écoute d’affilée.

La face A commence par ce morceau très posé, naturaliste, qui évoque la beauté des choses qui se révèle quand on prend vraiment le temps de les regarder, précisément. La fraicheur végétale se transforme petit à petit en extase et nous fait traverser plusieurs biomes musicaux, jusqu’à atteindre une apothéose teinté de rock’n’roll débridé et sauvage.

La fin du morceau tempère brusquement le vent dans les voiles et nous emmène délicatement vers la deuxième piste de l’album… »


« … qui est une longue transe électronique, habitée et générative. Comme un grand trip où l’on décide de lâcher prise pour tenter une nouvelle expérience, assuré de la bienveillance des personnes qui nous y accompagnent. 

On a bien déliré sur ce son à travailler autour d’une piste avec boîte à rythme et synthétiseur, qui s’occupent de faire marcher la locomotive du son, et qui ont pu libérer les rôles de la batterie et de la basse, notamment, qui se retrouvent à pouvoir aborder le morceau de façon plus pointilliste, impressionniste. Cela nous a permis de pouvoir créer des alliages sonores très variés et hypnotiques.

On en a fait une version ”short edit”, qui rentre plus vite dans le vif du sujet, pour les personnes qui souhaitent l’écouter sans faire l’expérience de l’enchainement total de la face A de l’album. »


« C’est le début de la face B, qui est une grande épopée autour de sensations aquatiques.

“L’océan brûle” est une plage de musique ambient, où les instruments et les samples se mélangent et réagissent à un texte introspectif, détendu et alarmé à la fois, conscient de la catastrophe qui se déroule mais qui se permet d’essayer de rêver. La scène commence en mer se finit au dessus d’une rivière, où des amis dorment à la belle étoile, et les pensées tentent d’échapper à la gravité. »


« De cette envolée nait une scène plus terre-à-terre : “Vague” est la métaphore de ce qu’il peut se passer quand on désire très fort quelque chose qui semble inaccessible, et que cette chose finit par arriver, nous tomber dessus et nous emporter dans un courant beaucoup plus fort que ce qu’on pouvait s’imaginer.

Le morceau est habité par une longue phase d’impro collective sur un tempo assez lent, qu’on aime beaucoup animer et faire vivre en live. »


« C’est le morceau qui clôt cette face B, et c’est une sorte de zoom sur ce qu’il se passe dans la tête de la personne qui chavire dans le morceau d’avant, des révélations sensorielles heureuses, un peu mystiques. C’est un titre qui est assez particulier dans notre discographie parce qu’on s’est permis de le faire rebondir un peu plus comme un son hip-hop que rock psychédélique.

Il finit par une phase bien freestyle et fun, pour refermer cet album sur une note d’optimisme désinvolte, celui qu’on peut vivre après avoir vécu un moment ou une expérience forte et stimulante. Un peu comme ce qu’on pourrait ressentir en tant que groupe après avoir joué tout ces sons lors d’un super concert, par exemple ! 🙂 »



« Ce morceau n’est disponible que sur l’édition K7 et sortira en single digital fin novembre. On l’a enregistré et filmé en live et il s’en dégage une atmosphère qui nous touche particulièrement. C’est une chanson assez simple, teintée de couleurs presque néo -oul et qui existe, frétille et s’anime à travers toutes les petites mélodies instrumentales et improvisées qui l’habitent.

Ça évoque l’envie de lâcher prise un jour d’été très chaud : quand on y pense, ça pourrait être le morceau qui invoque cet album, le point de départ de l’aventure de “Sensations”.

Qui ne se révèle qu’une fois le reste de l’album déjà sorti… 🙂 »

Merci au groupe pour ses réponses, ainsi qu’à Adrien Durand.


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