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Track by track – “Tanzwelle” de Geysir

Il y a quelques jours tout juste sortait “Tanzwelle”, nouvel album du duo Geysir, soit Marie-Céline Leguy et Lionel Laquerrière qui poursuivent leur chemin commun entamé dans Nestorisbianca. Ce nouveau disque, paru sur le label Figures libres, est une belle réussite, qui navigue avec grâce entre des influences shoegaze, dream pop et post-rock. Pour autant, Geysir évite toute explosion et distille des morceaux longs avec des claviers aux nuances presque infinies, qui offrent des atmosphères parfois dansantes comme sur “Love Words” ou “Mit dir allein sein”, et d’autres fois planantes (“No Fear”, “Freaking Love”). Le morceau titre, qui clôt le disque entre énergie et rêverie, est aussi son climax. “Tanzwelle” propose une musique assez unique en son genre, plutôt inattendue de la part d’un groupe français. Ses deux auteurs nous en disent plus sur les inspirations derrière ces huit morceaux.



« “No Fear” est une chanson sur le constat d’une situation, a un moment précis d’une vie, d’un curseur signifiant l’état de sagesse, de confiance, de plénitude et d’émancipation dans le monde social, universel. »


« Ce morceau est sans doute le plus ancien de l’album. Nous le jouions déjà sur scène en version instrumentale. Je me rappelle que nous l’avions joué pour la première fois à un concert à Blois. Il n’avait même pas encore de nom. Nous avons alors demandé au public une proposition de nom et une copine a crié le sien : “Charline !”. Nous avons donc appelé ce morceau ainsi jusqu’au moment où nous avons finalement décider d’y intégrer des paroles.
Lorsque l’on a décidé d’écrire de les écrire en allemand, une chanson de Robert Görl, “Mit Dir”, nous est revenue en tête. ”Mit Dir allein sein” veut dire “être seul.e avec toi”. Être seul.e avec quelqu’un peut se vivre de différentes manières. Ce peut-être une amitié réelle ou fictive, un enfant avec son ami imaginaire qui l’accompagne partout, par exemple. Un amour charnel, avoir envie de faire l’amour dans différents endroits, insolites ou non. Cette chanson peut aussi évoquer la problématique de l’isolement au cours des confinements.  Nous avons donc pensé à réitérer une collaboration avec notre cher ami, aujourd’hui disparu, Rainer Buchmüller aka Fred und Luna. Depuis, ce texte peut aussi se lire par le prisme de la perte d’un être cher à qui l’on pense sans cesse et dans différentes situations. »


« Au commencement du travail d’écriture des textes, c’est souvent en langage ”yaourt” que les premiers mots apparaissent sur les maquettes. De là en découle une sonorité, une famille de mots qui évoquent un thème, étroitement lié au flux de la musique. Pour ”Open Bay”, avec le tumulte de la musique en mode sac et ressac, est apparu rapidement un texte sur la migration des peuples en Méditerranée et de ce monstrueux business. 
Le rêve de tout un chacun de trouver une terre d’accueil et sécurisante. »


« Même concept dans le travail d’écriture qu’“Open Bay” mais avec un mood beaucoup plus lumineux, l’idée de composer un morceau lénifiant où l’on s’oublie dans l’amour inconditionnel et vertigineux. Sans doute le morceau qui a influencé les tons de la pochette de l’album, tel un léger voile nuageux entre êtres et astre solaire. »


« Encore une fois, un morceau nommé à la toute première création de la session d’enregistrement du logiciel et qui n’a pas été renommé ! C’était sans doute le jour où nous avions participé à une fresque du climat !
Les paroles qui ont été créées par la suite dressent un constat dramatique, entre les violences faites aux femmes et la manière dont l’être humain traite la terre nourricière. Mais il y a toujours une petite flamme qui nous maintient vivants. »


« Ce morceau est un hommage à notre fille, et de manière plus générale à l’amour inconditionnel que porte un enfant à ses parents. C’est beau et déroutant à la fois de recevoir autant d’amour. 
C’est elle qui danse sur ce petit clip DIY (ci-dessous). »


« Morceau nommé à sa création le jour de l’élection de Joe Biden aux USA ! CNN titrait “Scenes of celebration”. Ce titre nous évoque le vœu du bien-vivre-ensemble, sur une même terre et sur laquelle nous partageons une grande piste de danse, pour l’éternité. »


« En allemand, “vague de danse”. Un morceau instrumental qui a donné son nom à l’album (et qui fait un petit clin d’œil linguistique à notre premier album titré en espéranto : “Malsamaj”, qui signifie “différents”). Il a été composé initialement dans le cadre du festival du court métrage de Clermont-Ferrand. C’était pour un teaser d’une catégorie de films liés à la danse. »

Merci à Geysir et à Adrien Durand.
Photo : Lise Lefebvre.

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