Après avoir joué dans des grandes salles ces deux dernières années, en première partie d’Alanis Morissette ou de War on Drugs, Beth Orton retrouvait un lieu nettement plus intime où elle s’était déjà produite par le passé. Deux jours après son anniversaire (elle est née le 14 décembre 1970), dans une ambiance familiale (son mari Sam Amidon en première partie puis parmi ses accompagnateurs à la guitare et au violon, les enfants pas loin) et chaleureuse, l’Anglaise a parcouru son impeccable discographie pour le plus grand plaisir de ses fans.
Tantôt au piano, dont elle jouait pour la première fois depuis qu’elle tourne pour son dernier album, le très beau et dépouillé “Weather Alive” sorti en 2022, tantôt à la guitare acoustique (et par moments seule sur scène), l’autrice de “She Cries Your Name” assume totalement son âge, à la façon d’une Neneh Cherry. Une certaine fêlure sans la voix, qui la rend d’autant plus émouvante, dit le poids des années. Loin de la grande tige très photogénique des pochettes de la fin des années 90, c’est une mère de famille épanouie qui se présente à nous en toute simplicité.
Tout n’est pas parfaitement en place : elle plante quelques débuts de chansons, la setlist (on en a une sous les yeux vu qu’on est au bord de la scène) semble un peu trop copieuse pour 90 minutes de concert, et le premier coup de batterie nous fait sursauter tant il est plus fort que le reste. Mais au bout de quelques morceaux, la magie opère, la fusion jazz-pop-folk à l’œuvre rappelant les grandes heures de Terry Callier, Van Morrison ou Bill Withers, avec une pincée d’électro en plus. Un très joli moment, à retrouver en photos ci-dessous.
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