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Disques

Eggs – A Glitter Year

2023 démarre en douceur et on se devait de rattraper l’excellent premier album de EggS sorti il y a quelques mois sur l’éminent label Howlin’ Banana Records. Après une poignée de singles, le groupe devenu septette confirme son talent pour une indie pop sans apprêt et sacrément excitante.

On pensait avoir tout entendu en matière de mélodies simples et accrocheuses avec une instrumentation dépouillée qui comprend généralement une guitare, une basse et une batterie. On se disait qu’on avait définitivement fait le tour de l’indie-pop-rock aux sonorités jangly. On avait remisé dans un coin toute musique qui se caractérise par l’utilisation d’accords simples pour écrire des morceaux mélancoliques, rêveurs, et parfois même éthérés. Et puis, il suffit d’un titre aux influences twee pop pour que l’on y retourne avec ferveur, acceptation et résignation. Aujourd’hui, on recommence donc avec le groupe français EggS, dont l’album “A Glitter Year“ sorti il y a deux mois s’est imposé doucement, mais sûrement, sur notre platine.

Lancé au mitan de l’année 2018 comme une sorte d’hommage au label Sarah Records avant d’être rejoint par Camille Fréchou et Margaux Bouchaudon de En Attendant Ana (dont l’excellent nouvel album est imminent), EggS a enregistré patiemment douze titres que l’on aurait pu tout autant écouter en 1989, en 2005 ou encore le 8 janvier 2023. Nous avons eu la chance de les voir sur scène en septembre dernier, en première partie de Kiwi Jr., et il nous semble évident que les sept musiciens de EggS ont tout pour eux, un mélange de nonchalance et de ferveur pop spontanée qui touche du doigt une candeur quasi absolue. C’est dire combien le groupe est bon. Tellement qu’il pourrait être néo-zélandais.

“A Glitter Year“ démarre par les riffs frustes et l’orgue malpoli de “Local Hero“ et se referme sur une balade électrique, presque banale mais parfaite pour clore un disque qui ira droit au cœur des derniers fans de rock indépendant. Entre les deux, on notera une basse mélodique mixée très en avant, une batterie qui voudrait nous faire croire à son incompétence même si on a en réalité bien senti sa précision, un synthétiseur qui bave pendant que le saxophone des années 80 fait irruption par-ci par-là et, enfin, le retour de la guitare acoustique enregistrée avec un peu de souffle sur “Turtle Island“. Goguenard, lo-fi, jeté à la va-comme-je-te-pousse et jamais prétentieux, “A Glitter Year“ semble parfait pour traîner encore un peu ce dimanche après-midi.

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