C’est avec une grande tristesse que nous venons d’apprendre la disparition de David Freel, l’ancien chanteur de Swell, né le 31 janvier 1958. C’est à l’âge où certains décrochent du rock pour reprendre une activité plus normale qu’il avait commencé le groupe, en 1989, avec le batteur Sean Kirkpatrick et un bassiste qui sera vite remplace par Monte Vallier. La formation en trio, puis en duo après le départ de Kirkpatrick (qui reviendra brièvement pour “Whenever you’re ready” en 2003), enregistrera dans les années 90 une série de disques remarquables – dont les premiers autoproduits –, au son unique marqué par un mélange de guitares acoustiques et électriques plus ou moins saturées et un jeu de batterie syncopé, dénué d’effets. S’il s’inscrivait d’une certaine façon dans le rock alternatif américain de l’époque, Swell est toujours resté en marge dans le paysage post-“Nevermind”.
Le plus cohérent et mémorable de leurs albums reste sans doute “41”, sorti en 1994, qui tire son titre de l’adresse de leur local de répétitions : 41 Turk Street, dans le Tenderloin District, quartier désolé de San Francisco et repaire de tous les recalés du rêve américain. Il en sortait une musique dépouillée et faussement monotone, à l’ironie froide et sèche, et pourtant étrangement réconfortante, sur laquelle planait la voix à la fois désenchantée et vaguement menaçante de Freel. L’album suivant, également très apprécié des fans, le plus accessible “Too Many Days Without Thinking”, aurait pu leur ouvrir les portes d’un plus grand succès si un conflit avec leur nouveau label n’avait pas retardé sa sortie, laissant le groupe fortement désillusionné.
Soutenu par Bernard Lenoir, “Les Inrockuptibles” ou “Libération”, le groupe a connu un petit succès en France au milieu des années 90, y tournant assez régulièrement. Dans la décennie suivante, le label bordelais Talitres a sorti sous le titre “The Lost Album” une compilation de morceaux rares ou inédits datant de la grande époque du groupe, puis un nouveau disque, “South of the Rain and Snow”. Swell était alors plus ou moins devenu un projet solo de David Freel, qui publia encore quelques disques sous le nom de Be My Weapon. Même s’il ne donnait plus tellement de nouvelles (l’homme est toujours resté assez mystérieux), on savait qu’il s’était lancé dans le pressage de vinyles en petite quantité avec Vinyl on Demand. Il avait encore, semble-t-il, d’autres projets musicaux.
Ci-dessous, une petite sélection de morceaux couvrant plus de deux décennies.
Clotilde
Merci.
Excellent groupe, parmi les choses les plus belles que j’aie jamais écoutées. Aussi les projets solo Be My Weapon, Wendell Davis et Triple Dead Heat. Des pépites.
Grosse perte pour la musique, mais l’oeuvre est éternelle.
rodolphe burger
Merci de saluer ce grand méconnu
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