Dans la lignée du dansant “Wide Awake”, le bien-nommé “Sympathy for Life” confirme le talent des New Yorkais à faire bouger sur le dancefloor et le virage réussi par la bande d’Andrew Savage. Si nous avions craqué par le post-punk et le rock débridé des deux premiers albums, notre intérêt pour Parquet Courts ne faiblit pas à l’écoute des deux derniers.
Loin d’être blasés, nous avons toujours gardé une oreille attentive pour chacun des six premiers albums de Parquet Courts (ou parfois Parkay Quarts). Le rock galopant et décalé des débuts sur “Light up Gold” et “Sunbathing Animal” nous avait enthousiasmé et plaçait le combo dans la fameuse liste des « groupes à suivre ». Ce que nous avons fait, avec plaisir. Parquet Courts a ensuite enchaîné les albums et les prestations scéniques mémorables avec une apparente facilité, sans jamais nous décevoir ni nous lasser. Les dilettantes deviennent le « cool », comme Pavement dans les 90s.
Si l’idée de faire danser les fans avec “Wide Awake” (et son passage obligé par la case Danger Mouse) nous a d’abord effrayés, il faut avouer que le but a été atteint : on a bougé notre boule. Et on le bougera à l’écoute de “Sympathy for Life”. Dès l’introductif “Walking at a Downtown Pace”, Parquet Courts sonne l’alarme et signe là l’une de ses meilleures chansons avec une mélodie qui n’est pas près de quitter notre cerveau. Et puis, avouons-le, on a toujours aimé les groupes qui ouvrent leur album avec un tube de cinq minutes… Mais gardez de la place dans votre cerveau pour la suivante ! “Black Widow Spider” enchaîne avec une basse qui prend toute la place et un sens mélodique imparable. Ça démarre fort !
En confiant cette fois la production de l’album à John Parish et Rodaith McDonald, Parquet Courts ne se cache pas : il y a aura bien le rock de PJ Harvey et le groove de Hot Chip. Les fans de la première heure seront comblés à l’écoute de “Just Shadows” et son refrain quasi crooner. Ou encore du tonique “Homo Sapiens”, quand le punk fricote avec le glam. Le groupe parvient encore à nous surprendre en saupoudrant une bonne dose de Talking Heads sur des morceaux où les tempos ralentissent. “Marathon of Anger”, avec sa guitare funk et ses notes de synthé tout droit sorties de Rencontre du troisième type, évoque la colère dans les rues et le mouvement Black Lives Matter.
Énervés, les Parquet Courts ? Pas tant que ça. Leur bonne humeur est même sacrément communicative. Épuré et efficace, “Application/Apparatus” est un crescendo (sans refrain) envoûtant alors que “Sympathy for Life” et “Zoom Out” sont carrément funky. Composé et écrit avant la pandémie, l’album s’ouvre en évoquant un « ami sans masque » et se termine par « le masque tombe » dans un slow comme seul Pavement savait les jouer. Bien vu…