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Disques

Steve Gunn – Other You

Steve Gunn nous livre un nouvel album réalisé entre deux confinements. Un disque à la fois très introspectif, à écouter dans son salon, mais aussi aérien, tourné vers le ciel californien qui accompagne ce “Other You” d’une lente douceur psychédélique.

On ne vous cachera pas que cette rentrée démarre tranquillement après dix-huit mois de pandémie. Avec “Other You”, nous avons la certitude d’accompagner idéalement nos matins indolents et embrumés. Une situation que n’avaient probablement pas prévue Steve Gunn ainsi que son producteur, Rob Schnapf, lorsqu’ils ont enregistré ces onze nouveaux titres. L’inspiration est plus à chercher du côté de Laurel Canyon que de la station Gare Montparnasse, mais il faut bien reconnaitre que ce folk-pop au psychédélisme très doux s’apprécie parfaitement aux aurores.

En mettant davantage l’accent sur ces talents de conteur que de guitariste, Steve Gunn esquive le tour de force pour nous livrer des tranches de vie, petits morceaux d’un quotidien tranquille. Un rapide coup d’œil sur les titres de “Other You” nous donne une bonne indication des récentes préoccupations du songwriter : “Morning River”, “Good Wind”, “Protection”, “Reflection”. Introspectif et contemplatif, donc : on reste à la maison et on traverse le jardin avec le chien. Le fingerpicking est cristallin sans être démonstratif, la guitare électrique mélodique sans être trop verbeuse, la section rythmique soutient sans être écrasante. Un disque du milieu où tout est au service des chansons, qui pourra laisser indifférent les amateurs de sensations fortes, tout en emportant les autres par son tempo déliquescent mais attachant.

Il faut attendre “Sugar Kiss” pour retrouver une certaine virtuosité. L’ambiance se fait délétère et lointaine sur les 6 minutes de ce morceau comme figé dans le temps. Puis Steve Gunn repart pour un ultime titre, l’apaisant “Ever Feel That Way” . Une dernière note de piano, une ligne mélodique à la guitare, une section rythmique irréprochable et puis l’album s’arrête comme il avait démarré, sur un regard intérieur avant de sortir de chez soi.

 

 

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