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Yann Tiersen et Shannon Wright – Interview

 

Un jeudi soir de la fin septembre, terme du marathon promotionnel entamé par Shannon Wright et Yann Tiersen en prévision de la sortie de l’album, écrit et joué à quatre mains, qui paraît sous leurs deux noms le 26 octobre. Le bar de la place de la Bastille qui nous accueille à beau être tout ce qu’il y a de plus cosy et agréable, la fatigue guette. Yann a les traits tirés, Shannon sort d’une interview en forme de portrait chinois qui l’a plutôt agacée (« Et si Yann était un animal, que serait-il ? », « Qu’est-ce que vous voulez que je réponde à ça ? »), et l’interviewer, avant de prendre la parole, se fait très petit, en se doutant bien qu’il va poser les mêmes questions que tout le monde. Souriants malgré leur fatigue, les deux artistes se prêtent de bonne grâce à l’exercice imposé.

Comment avez-vous fait connaissance de la musique de l’autre et qu’est-ce qui vous a attiré en elle ?
Les rires fusent. Shannon se lance : j’ai raconté l’histoire souvent, mais bon. Un attaché de promotion m’a donné un disque de Yann en France. Je ne le connaissais pas avant cela et j’ai beaucoup aimé son travail. Je l’ai écouté en permanence pendant ma tournée française. Deux ans plus tard, Philippe, de mon label, m’a demandé si j’aimais la musique de Yann et si je voulais bien le rencontrer. J’ai dit que oui. Et la rencontre a eu lieu.
Yann : de mon côté, on m’avait parlé de Shannon, alors j’ai acheté un album, l’avant-dernier, et j’ai adoré. J’écoutais ça en boucle, puis j’ai acheté tous les autres disques. J’en ai parlé à Stéphane, qui travaille à Ici d’ailleurs et qui m’a dit « C’est marrant, je suis associé à Philippe du label Vicious Circle, qui sort les albums de Shannon en France, je vais lui dire, cela lui fera plaisir ». Maintenant, tu sais la suite.

Votre première collaboration a eu lieu concrètement sur scène, il y a quelques mois, au Café de la Danse à Paris. Les comptes-rendus ont été plutôt chaleureux. Pour vous, c’est un bon souvenir ?
Shannon, spontanée : oui, vraiment.
Yann : ben justement, c’était à la fin de notre première semaine de travail ensemble et nous avons joué les morceaux que nous venions de faire.

Comment s’est effectué le travail de composition des chansons ?
Yann : on a construit avec les idées que nous avions sur le moment ; à partir d’une idée de base, une structure générale, on travaillait ensemble comme pour construire… (se tournant vers Shannon) I take your words (j’emprunte tes mots), « like building a house » (comme pour construire une maison).

Vous avez choisi une certaine simplicité pour le disque : vos deux noms, une pochette dépouillée, une production sobre qui ménage acoustique et électrique ? C’était franchement délibéré ?
Yann (poursuivant en anglais) : c’est en accord avec ce que nous avons fait. C’est vraiment le reflet de notre collaboration, de notre travail à deux, pas besoin de titre spécifique, de concept particulier pour exprimer cela.

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