NINA KINERT
Non Nina Kinert n’est pas une de ces beautés évanescentes échappées de « Picnic at Hanging Rock », ni ce reste de petite fille effrontée qui rêve dans son lit de contes de fée, pas plus une fan transie devant ses idoles eighties et encore moins une incorrigible romantique qui s’épanche à coup de popsongs parfaites… Non, ou plutôt si ! Et c’est exactement pour cela qu’elle nous fait tant d’effet comme son troisième disque « Pets & Friends ». Damned !
C’est ton troisième album et le premier distribué en France, pourquoi ta musique a mis autant de temps à nous parvenir ?
Je ne sais pas. Probablement parce que c’est mon meilleur album. Mon premier disque je l’ai réalisé chez Sony Music en Suède. Je n’avais pas l’impression d’avoir fait du bon travail. J’ai sorti ce disque et rien ne s’est vraiment passé. Quand j’ai sorti mon deuxième disque, mon petit ami/producteur et moi-même avons monté notre propre label. Nous étions dans une phase de construction. Et sur ce troisième album, j’ai enfin pu me consacrer complètement à la musique. Ce qui a pris du temps.
Quand je t’ai vue aux Femmes s’en mêlent, tu avais l’air surprise que les gens connaissent tes précédents disques ?
En fait, je faisais référence à une personne dans la salle qui tient un blog sur la musique suédoise et qui suit la mienne depuis le début. Cela dit je suis toujours surprise que les gens connaissent mes chansons. C’est à la fois complètement surréaliste et touchant.
Comment expliques-tu ton succès en Hollande ?
Parce que j’ai eu un hit là-bas. Un type dans une émission de radio a passé la chanson. En fait, c’était la chanson « Beast », la plus triste de l’album. Il l’aimait beaucoup et l’a passé en boucle. Du coup, j’y ai joué souvent, environ six fois l’année dernière.
As-tu une explication concernant le succès et la productivité de la pop suédoise ?
On m’a souvent posé cette question. Je n’en sais rien. Quand tu es petit tu as le choix entre le football et la musique. Beaucoup de gens choisissent la musique. Certains choisissent de faire les deux, mais ce n’est pas très commun.
Le gouvernement suédois aide-t’il particulièrement la création musicale ?
Oui ça arrive. Si tu en fais la demande, tu peux être aidé. Mais ce gouvernement-là est parti, le nouveau est moins enclin à aider la création. Disons que ça s’est un peu assombri de ce côté-là.
Pourquoi as-tu choisi de faire de la musique ton métier?
La musique n’a jamais été un choix pour moi. J’en ai toujours fait de façon naturelle. Quand j’étais enfant, j’étais obsédée par « La Petite Sirène » et « Le Fantôme de l’Opéra ». Dans ces deux histoires, le monde s’arrête de tourner et écoute une fille lorsqu’elle commence à chanter. C’est quelque chose qui me fascinait. Je voulais parvenir à cela. Et puis il y avait beaucoup de musique dans ma famille. Je chantais tout le temps à la maison. Ma famille me demandait parfois de la boucler. J’étais la cadette de trois enfants donc je passais mon temps à essayer de capter leur attention.
C’est peut-être naturel de chanter et de jouer de la musique, mais ça l’est moins d’écrire des chansons, comment as-tu franchi le cap ?
Comme pour beaucoup de gens, ça a commencé par une rupture amoureuse. J’étais en pleine déprime, il fallait que ça sorte…