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Festivals

Popaganda 2011, Stockholm, vendredi 26 et samedi 27 août 2011

Chez POPnews, on n’hésite pas à mouiller son maillot (de bain) pour couvrir le festival Popaganda dans la piscine du sud du sud de Stockholm, état des lieux de la musique pop suédoise du moment avec un soupçon de têtes d’affiches internationales pour attirer jeunes et moins jeunes. 

On commence donc ce début d’après-midi avec Adventure Of, jeunes fou-fous en débardeurs larges et n’ayant certainement pas l’âge de s’acheter de l’alcool tout seuls. Ils sont nombreux sur scène (13 : ça fait autant d’invitations gratos), leurs rimes sont faciles et leur musique ressemble à du post-Vampire Weekend (guitares aigrelettes, congas, samples afros..). Rien de trépidant sinon une énergie juvénile prodigieuse à regarder pour des vieux bébés Lenoir comme nous, certainement bons à jeter avec l’eau du bain. 

Popaganda 2011 - Me and My Army

On change de catégorie et d’âge avec Me and My Army : chanteur enroué comme moi et portant une Jackson en bandoulière. Des années que je n’avais pas vu une telle guitare sur scène (Metallica, bon, n’en parlons plus..). Tout cela sent bon le rock FM eigthies mais… de qualité. Pas mal du tout en fin de compte. On passe la moitié du concert à chercher le titre de ce tube de notre enfance (avec claviers gaéliques), diffusé lors de l’entrée du groupe sur scène, sans parvenir à le retrouver. 

Encore un groupe suédois (comme c’est étrange) : Samling, soit du gros rock psyché chanté dans l’idiome local, esprit vintage, veste en jeans et guitares à l’avenant. Rien de bien passionnant si ce n’est quelques interventions du guitariste le plus gominé avec ses soli lacérant l’espace sonore. 

Popaganda 2011 - St Etienne

On reste en terres connues avec Saint Etienne qui livre peu ou prou le même concert qu’à Strand quelques mois auparavant. Seul changement notable : la robe à disques plastiques de la dame. Circulez : y a rien à voir. On se prend même à imaginer les deux loulous à faire des mots fléchés planqués derrière leurs Korg. 

Popaganda 2011 - Cults

La sensation des Américains de Cults nous laisse de marbre malgré des qualités qui, pourtant, ne devraient pas nous laisser indifférents. Cette pop aux accents soul et girls group des sixties irrite avec ses emprunts trop visibles et l’utilisation de recettes sans touche de piment : cette copie de « Where Did Our Love Go ? « , la réverb’ sur une voix trop fluette d’une chanteuse tout en lunettes de soleil et poses agaçantes, l’utilisation du glockenspiel, les explosions psychédéliques. On passe vite et on regrette de ne pas avoir pris nos maillots de bain pour échapper au son trop fort sous les ondes. 

On rigole bien, même si ce n’est franchement pas l’ambiance, avec Henrik Berggren. Habillé comme un droggies bedonnant d’Orange Mécanique ou un personnage de « l’Étrange Noël de Mr Jack », Henrik est l’ancien leader de Broder Daniel, pseudo Jesus & Mary Chain local. Il envoie ses ballades à un parterre de jeunes filles en pleurs et j’ai soudain l’impression étrange d’être un voyeur coincé dans la fosse : je me retire sur la pointe des pieds de peur de déranger. De loin Henrik nous fait l’effet d’un Belle & Sebastian emo, tirant ses chansons comme ses mouchoirs en papiers, toutes identiques et jetables.  

Les Anglais Is Tropical, eux, sont bien dans l’air du temps. Faut-il s’en réjouir ? Ils arrivent avec des foulards sur le visage, le subwoofer à fond et une énergie pop tout à fait à l’image des Dr Pepper, gratuits sur le site, dont on fait grande consommation et qu’on regrette à la digestion. On note des accents brit pop, Pet Shop Boys ou New Order selon les moments. Ces petits jeunes sont bien de chez eux mais ne proposent pas de quoi suer sur le dance floor non plus. 

Popaganda 2011 - The Go! Team

C’est l’heure de The Go! Team, dont on avait subi le set lors d’une Route du Rock, il y a quelques années. La Véronique sans Davina débarque en sautillant sur scène et on sait que ça va être éprouvant. Le groupe de soul pop moderne, multiculturel et explosif, comme sait si bien les produire l’UK, peine à nous embarquer dans son gymkhana à base de poses presque crossover. La chanteuse dévoile une nouvelle facette agaçante lorsqu’elle parle de « son » groupe, « son » dernier album. Toi, toi, mon toi, j’aimerais bien te la fermer ! On se prend à rêver d’un concert de The New Year au milieu de toute cette agitation : un groupe de barbus sous Tranxène™, taciturnes, chiches de mouvements et de notes mais pleins de sentiments.

On ne boude pas notre plaisir quand même lors de « Ready to Go Steady », dont l’absence vocale et scénique de Lispector se fait cruellement ressentir. Ironie du sort, ce tube sera le plus dansé et applaudi. Quand cette jeune fille talentueuse sera t-elle enfin appréciée à sa juste valeur ? 

Serenades ne nous enchantera guère plus avec sa pop gothique, 4AD du pauvre, et sa section de cordes amplifiées dont on pense toujours le plus grand mal. Autant s’enfiler un bon cornet de frites tièdes. Dont acte. 

Popaganda 2011 - Arcade Fire

« Décidément, le bonheur est écoeurant », chantait Katerine lorsqu’il ne vendait pas trop de disques. Comment ne pas y penser pendant le concert d’Arcade Fire, entre gesticulations, foire moderne à la Broadway et tubes époumonés quand d’autres sont aphones… Nous n’avons jamais été fans d’Arcade Fire sur disque et retrouvons donc la même surenchère sur scène alors qu’on rêve à un peu plus de jansénisme musical en cette fin de soirée. Tout est là : vielles à roue, accordéon et coupes indie. Sur les écrans géants, bordés de petites lampes, mixant images live et mini-films, nous assistons à une sorte de Zooropa équitable so 2011. Surtout lors du rappel, pendant lequel des images du public se mélangent à celle du groupe suant dans les robes de soirées et/ou autres vestes brodées. Il jouait du piano debout, enlevait son chandail pour vous et le public au garde à vous. Ça veut dire qu’il était libre, vous comprenez ? On prendra par contre beaucoup de plaisir à regarder les festivaliers avinés qui dansent dans la piscine vide. Enfin, on passera sur les problèmes de voix de la chanteuse, par pure compassion.


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