DOVES – Lost Souls
(Heavenly/EMI)
Groupe à frères, originaires de Manchester, et auteurs en 1997, sous le nom de Sub Sub, d’un hit-single avant que leurs illusions ne brûlent avec le studio qui abritait les bandes de leur premier album, les Doves possèdent donc tout pour devenir de parfaites têtes à claques du rock anglais, dont les disques ne seront jamais à la hauteur d’une hype artificiellement montée. Ce qui serait injuste – on est loin de "OK Computer" ou des promesses du nouvel album solo de Richard Ashcroft mais "Lost Souls" (ce titre, franchement…) ressemble à une copie de bachelier studieux et appliqué à laquelle, bien qu’il n’y décèle encore aucune trace de génie, le correcteur attribue finalement pour l’effort une note légèrement supérieure à la moyenne. En matière de citation de bons auteurs, ce disque est en effet le bazar d’Istanbul de la pop d’Outre-Manche : on y trouve pêle-mêle le Floyd, les La’s (sur le charmant "Melody Calls"), les Stone Roses dès que la transpiration prend le pas sur l’inspiration, deux doigts de trip-hop et The Verve phase terminale dans les arrangements de cordes de "The Man Who Told Everything". L’évaluateur aurait bien aimé une introduction moins pénible et une conclusion avec un peu plus de substance, regrettera que certaines chansons ne soient pas aussi courtes qu’elles auraient gagné à l’être mais trouvera dans la deuxième partie de l’album (l’impeccable triplette "Catch The Sun", "The Man Who Told Everything", "The Cedar Room") suffisamment de potentiel pour laisser le groupe accéder à la classe supérieure. Et il ira vérifier lui-même cet été dans la boue des festivals britanniques la rumeur selon laquelle les Doves atteignent sur scène la dimension qui manque à ce disque un peu besogneux.
Jean-Christophe
Firesuite
Here It Comes
Break Me Gently
Sea Song
Rise
Lost Souls
Melody Calls
Catch The Sun
Man Who Told Everything
Cedar Room
Reprise
A House