SCHWARZ – Cheesy
(Astro Discos)
Héritiers d’une certaine power-pop psychédélique doucement déjantée caractéristique des premiers albums de Mercury Rev et, dans une moindre mesure, des Boo Radleys, voici Schwarz. En clair, vous prenez des guitares, vous en faites un mur bien solide (mais soigneusement ouvragé), vous y ajoutez des bricolages genre jouets pour enfants, des chants de sirènes, une bonne couche de synthés, des voix vaporeuses et une batterie énergique sans fioritures… vous y êtes !
Ça peut paraître un peu bordélique – parfois ça l’est – mais le résultat est souvent réussi et, selon les dosages, ce n’est pas tout à fait le même groupe que vous écouterez. On passe ainsi sans complexe d’un morceau très planant ("You And Me And The Vacuum") à un autre nettement plus pétillant ("The Impossible Dream", "Cheesy"), en passant par un Peppermint que le Velvet Underground n’aurait probalement pas renié s’il avait touché aux bidouillages électroniques, ou par d’autres encore à la pop nettement plus posée et presque "classique" ("Glad Of Being Sad").
Huit, c’est le nombre de titres de cet album. Cependant, à l’écoute, Cheesy semble en contenir deux fois plus. Schwarz ne peut en effet concevoir ses créations comme des objets mono-thématiques. Cette règle, ils l’appliquent à leur album tout autant qu’aux morceaux qui le composent. On se croirait sur Internet : on sait à peu près d’où on part ; on ne sait pas trop où on va ; mais, surtout, on n’a pas la moindre idée des chemins que l’on va emprunter pour y arriver.
Je ne tiens pas du tout à vous effrayer. Ces compositions à tiroirs sont un ravissement mélodique la plupart du temps et chacun peut trouver dans cette musique inventive des repères qui lui sont familiers.
Fred
Gasoline
The Impossible Dream
You And Me And The Vacuum
Cheesy
Peppermint
I Belong To Winter
Glad Of Being Sad
Say Goodbye With A Kiss