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Disques

Raindogs – Life After Vegas

RAINDOGS – Life After Vegas
(Candy Factory) – site

RAINDOGS - Life After VegasEncore inconnu de moi il y a peu de temps, Raindogs n’en est pourtant plus à son coup d’essai. Il serait donc peut-être temps de s’intéresser à ce groupe portugais largement reconnu dans son pays et dont le deuxième album mérite bien plus qu’une écoute distraite.
Formé en 1997, Raindogs compte aujourd’hui six membres, dont un Anglais. Enregistré à Lisbonne et produit par Chris Eckman (The Walkabouts), "Life After Vegas" a indubitablement un son très américain. Il n’y a guère que "Ride", aux accents plus latins et hélas moins réussi que les autres morceaux, ainsi que le titre de quelques chansons ("Sierra Madre", "Corazón") qui pourraient laisser supposer que ces gens-là sont Portugais.
Pas la peine de se le cacher, il suffit de quelques minutes seulement pour que l’image de Nick Cave s’impose. Il est bien sûr des comparaisons plus faciles à supporter que celle-ci, mais il faut bien reconnaître cependant qu’à ce petit jeu Raindogs s’en sort vraiment bien. La réussite tient notamment au fait que le groupe n’a pas tenté de singer un style dont de nombreux artistes ont déjà fait le tour. C’est au contraire en jouant la carte de l’humilité et en apportant leurs touches personnelles à des compositions aux bases pétries de classicisme que le collectif trouve la plus noble inspiration.
L’usage du violon, omniprésent tout le long du disque, est assez représentatif de cette démarche : très lyrique parfois, cet instrument peut tout aussi bien prendre des atours nettement plus pop, ou à l’inverse se faire plus mélancolique. La voix de Carlos Conçalves Pereira est également un atout majeur de cette formation. L’organe du nouveau chanteur du groupe présente de saisissantes similitudes avec celui du Nick Cave évoqué plus haut et parfois avec Leonard Cohen. Ténébreux, inquiétant, chaleureux, suave, il accompagne à merveille les compositions variées de Raindogs. A moins que ce ne soit l’inverse…
Pour le reste, la présence fréquente du piano arrondit certains morceaux tandis que la trompette intervient de manière impromptue pour achever d’en emballer d’autres, donnant ainsi naissance aux antithétiques et surtout magnifiques "Corazón" et "Lone Ranger". Grâce enfin à des arrangements, étranges comme des bestioles inconnues surgies de nulle part, posés discrètement à quelques endroits du disque, on n’est jamais à l’abris d’une petite surprise.
Il suffit de trois quarts d’heure à Raindogs pour nous emmener faire un beau et coloré voyage au cœur d’un Portugal qu’on était bien loin de soupçonner.

Fred

In The City
Sierra Madre
Rattlesnakes
Corazón
Dreamwhirl
Ride
Lone Ranger
Hand Of Fate
Hotel Sickness
No Longer Wrong

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