ASTRONAUT – Times New Romance
(pausemusic)
Si vous avez déjà eu l’occasion de faire étape dans une chambre mortuaire de professionnel, vous aurez peut-être remarqué comme la musique de fond aurait toutes les qualités requises pour être passée en boucle dans un ascenseur, et guère plus… Certes, il n’y a peut-être pas de musique idéale dans ces cas là, mais si cependant elle existe, il semble que ce "Times New Romance" devrait en être moins éloigné.
Non que ce disque soit morbide ou particulièrement désespérant… Mais la délicate musique d’Astronaut sait osciller habilement entre des touches de mélancolie contrôlée et des jaillissements discrets d’espoir. A la limite parfois des arrangements symphoniques, les instrumentaux s’inscrivent notamment dans ce premier cas de figure. Le mini concerto pour violon qu’est "Midwinter", soutenu également par quelques cuivres, est ainsi le pilier de l’album, autour duquel gravitent des titres chantés, alternativement par un homme, une femme, ou les deux. Si la plupart baignent dans une lenteur acoustique bien influencée par les maîtres du genre (Low toujours, en l’occurrence), la rage électrique peut également surgir et faire éclater les faux airs de routine intimiste instaurée auparavant. La recette se change alors ponctuellement en un post-rock à la violence plus ou moins latente. C’est le cas pour "Wrong Notes in Wrong Pockets", sans paroles encore, qui achève le disque dans une petite explosion de décibels assez peu représentative du reste de l’album. Une bien meilleure illustration, si toutefois il ne devait y en avoir qu’une, en serait "Buried", qui évoque par touches diffuses une cérémonie d’enterrement. L’harmonie vocale, la simplicité de la mélodie et la légèreté presque, qui s’en dégagent s’inscrivent en plaisant porte-à-faux par rapport aux paroles. Il ne s’agit pas pourtant d’ironie mais le ton de cette chanson, tout comme celui de l’album, a quelque chose de résolument singulier, aux confins de la mélancolie, de la légèreté et du désespoir. C’est ce qui fait on le suppose l’originalité de sa démarche et l’authenticité de sa forme.
J-Charles Dufeu
Leaving The Scene
El Autoestopista
Wounded Migratory Birds
Empty Rhymes
Buried
Midwinter
Camille
A Dress in a Box
Silent Hill
Self-Portrait
Wrong Notes in Wrong Pockets