AU REVOIR SIMONE – The Bird Of Music
(Moshi Moshi Records / Cooperative Music) [site] – acheter ce disque
Elles se sont servies dans le coffre des papis Korg et Roland. Elles en ont fait leurs mélodies de boîtes à musique. Celles ornées de danseuses en porcelaine, qu’on remonte avec une clé. Ici, les ballerines sont trois élégantes reines glacées originaires de New York. Les mélodies qu’elles diffusent sont entêtantes, mais surtout loin d’être désuètes. Si vous voulez à tout pris situer ces demoiselles, Stereolab, The Bad Machines sont les réponses les plus évidentes. Par la seule grâce de leurs voix et de leurs synthétiseurs, elles créent une nébuleuse de notes synthétisées, où se mêlent mélancolie et féminité, séduisant au passage les amateurs de krautrock.
Elles sont les grandes sœurs de The Organ ou The Concretes, la maturité en prime. Air doit être leur parrain car "I couldn’t sleep" semble échappé de l’imagination des Versaillais. De "Virgin Suicides" à "Pique-nique à Hanging Rock", elles sont la bande-son d’un drame qu’elles se sont écrit. "I want a sad song, I want you to make me cry". Rassurez-vous, l’univers d’Au Revoir Simone n’est pas une bulle qui n’accueille que les dépressifs. La preuve à l’écoute du new wave "Dark Halls", où l’on divague sur une improbable pyjama party avec les Go Go’s et Young Marble Giants. On peut penser de prime abord que leur nom n’est pas très gai. Mais il fait référence à une réplique lancée par Pee Wee, dans le film de Tim Burton, quand Simone réalise son rêve de partir à Paris. Nous, on rêve qu’Au Revoir Simone vienne vite visiter les scènes parisiennes car "The Bird of Music" confirme tous les espoirs qu’on avait mis dans "Verses of Comfort, Assurance and Salvation", leur premier album. Entendre Au Revoir Simone, c’est dire Adieu à toute allergie aux claviers.
Charline L
The Lucky One
Sad Song
Fallen Snow
I Couldn’t Sleep
A Violent Yet Flammable World
Don’t See the Sorrow
Dark Halls
Night Magestic
Stars
Lark
The Way to There