THE RAKES – Ten New Messages
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L’album sorti fin mars, vous l’avez peut-être déjà acheté, les yeux fermés. En 2005 "Capture / Release" montrait sans conteste que The Rakes était un groupe en qui on pouvait avoir confiance, parmi l’armée de formations post-punk qui donnait envie de déserter le régiment des 80’s.
"Ten New Messages" aurait dû être un album enregistré sous pression. Celle de l’étape critique du deuxième album que les journalistes aiment tant évoquer. Mais les Londoniens ont pris leur temps. Ils ont bien fait et ils ont gagné en confiance. Le groupe a réussi un disque posé, mais pas de poseurs. Fort de cette assurance, Alan Donohoe chante avec nonchalance. Le guitariste Matthew Swinnerton prend le temps de se mettre en place, pour ensuite prendre toute la place. The Rakes a même l’initiative d’inviter un rappeur sur "Suspicious eyes", pour revenir sur le terrorisme à Londres. Car oui, les Britanniques se permettent aussi de parler d’autre chose que de filles et de dancefloor. Le cynisme et l’engagement politique dont fait preuve Donohoe rappelle inévitablement "Running The World" de Jarvis Cocker. Cette noble lignée de héros de la pop anglaise a aussi en commun les tortillements scéniques, et la capacité d’écrire des merveilles. "Little Superstitions" est la merveille de "Ten New Messages". Mais The Rakes compose des titres qui pourraient chacun faire office de single. Ça aurait pu être "On A Mission", où l’on retrouve l’urgence de "Capture / Release". Finalement, c’est "We Danced Together", loin d’être le titre le plus incisif. Dans le clip de ce single, nos yeux sont surpris par des couleurs mornes et grisâtres. Dans un monde envahi par le fluo depuis le dégueulis de motifs des Klaxons, il fallait oser.
Même si les Rakes semblent plus en marge, plus intellos, plus cyniques, plus en en retrait que d’autres, il ne faut pas s’y fier. A la fin de la vidéo, des fumigènes roses, verts, jaunes donnent une bonne mine de stabilo à un immeuble et tout le monde danse sur le toit. Ouf, on aurait "presque" eu peur que The Rakes snobe le dancefloor. Ce n’est pas parce que le groupe s’est assagi qu’il est rébarbatif. Mais le titre de l’album a sûrement été mal choisi. Le groupe ne veut pas délivrer "dix nouveaux messages", ce qui aurait été un peu ennuyeux. The Rakes, dès "Capture / Release", n’avait plus rien à prouver. Ce deuxième album en est juste la preuve par dix.
Charline L
The World Was a Mess but His Hair Was Perfect
Little Superstitions
We Danced Together
Trouble
Suspicious Eyes
On a Mission
Down with Moonlight
When Tom Cruise Cries
Time to Stop Talking
Leave the City and Come Home