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The Beach Boys – Pet Sounds

THE BEACH BOYS – Pet Sounds
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THE BEACH BOYS - Pet SoundsL’histoire de la musique rock retiendra peut-être "Pet Sounds" comme le plus grand disque jamais réalisé. Pour ce 33 tours à gros budget, prévu pour être l’oeuvre la plus ambitieuse des Beach Boys, Brian Wilson dispose d’un casting impressionnant largement emprunté à Phil Spector (Hal Blaine aux percussions, Carol Kaye à la basse…). Il cumule les rôles de compositeur, producteur, arrangeur, chanteur de la plupart des titres, et "metteur en scène" en studio, pour ce disque fondamental, l’une des plus belles pièces de la musique contemporaine. C’est en fait une véritable "politique des auteurs", analogue à celle de la Nouvelle Vague au cinéma, que Brian Wilson applique à la musique. Le scénario (ici les paroles de Tony Asher, volontairement simples mais excellentes, selon la conception spectorienne du rock), compte finalement moins que le style et la production, par lesquels l’auteur s’exprime véritablement.

Il est difficile de passer en revue de façon brève les principaux aspects de "Pet Sounds". Musicalement, l’orchestration est très riche et complexe, en tous points semblable à une oeuvre de musique classique. Le son mono, qui surprend l’auditeur non averti, condense le son et le fait parvenir à l’auditeur par l’intermédiaire d’une source unique, créant ainsi une image précise. Toutes les frustrations de l’enfance, et en même temps la nostalgie liée à celle-ci sont présentes dans cette symphonie relatant le passage tragique d’un jeune homme à l’âge adulte. L’angoisse, surtout créée par le rythme, est très présente, des interrogations ("Wouldn’t It Be Nice") à la perte finale de l’innocence ("Caroline, No"). Des sommets sont atteints lorsque Wilson parvient à éveiller des sentiments par de simples mélodies instrumentales ("Let’s Go Away For A While"). On n’a plus affaire à une simple succession de chansons mais à une oeuvre.

Si "Pet Sounds" raconte bien la mort d’un individu, il contient aussi les espoirs suscités par la renaissance qui doit s’ensuivre : celle de l’amour, bien sûr, sujet d’interrogations perpétuelles au sein du disque, mais aussi le salut de l’âme et l’éveil spirituel ("I Know There’s An Answer"). La présence de ce registre si personnel et introspectif suscite de fortes passions, et ne laisse pas l’auditeur indemne. Celui-ci retrouve l’impression de tristesse infinie qui caractérise l’adolescence, il se laisse emporter par des mélodies d’une beauté divine ("God Only Knows", "Don’t Talk"), et se laisse éblouir par le génie ("I Just Wasn’t Made For These Times").

Antoine Colombani

A lire également, sur The Beach Boys :
la chronique de « Hawthorne, CA » (2003)
Biographie des Beach Boys

Wouldn’t It Be Nice
You Still Believe In Me
That’s Not Me
Don’t Talk (Put Your Head On My Shoulder)
I’m Waiting For The Day
Let’s Go Away For Awhile
Sloop John B
God Only Knows
I Know There’s An Answer
Here Today
I Just Wasn’t Made For These Times
Pet Sounds
Caroline, No

 

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