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PJ Harvey & John Parish – A Woman A Man Walked By

PJ HARVEY & JOHN PARISH – A Woman A Man Walked By
(Island / Universal) [site] – acheter ce disque

PJ HARVEY & JOHN PARISH - A Woman A Man Walked ByC’était en 1996. "Dance Hall at Louse Point", première collaboration sur disque d’une PJ Harvey qui venait de prouver (avec "To Bring You My Love") que le rock ne se ferait plus sans elle et de son compagnon de route de longue date, John Parish. Un bon disque, assez expérimental, naviguant entre explosions de fureurs et séduction de cabaret, mais qui gardait un côté assez rêche, peu commode – si bien qu’on ne l’a réécouté qu’avec parcimonie.

Treize ans plus tard, PJ Harvey et John Parish réitèrent l’aventure, usant de la même recette : musiques de Parish, paroles de Harvey, la production (bien identifiable) étant l’oeuvre des deux. Et une nouvelle fois, les deux protagonistes ne nous caressent pas dans le sens du poil : rock tourmenté, certes, mais aussi beaucoup de ballades inquiétantes dont la tension doit beaucoup à la voix de la chanteuse. Et pourtant, ce disque a quelque chose de plus souple que son prédécesseur, un petit truc en plus qui pousse à le remettre dans sa platine. Il offre en effet, dès le premier titre ("Black Hearted Love", un tube potentiel) plus de repères à l’auditeur : sur "Sixteen, Fifteen, Fourteen", Harvey distille de l’angoisse dans une partie de cache-cache enfantine, "Leaving California" brise tous les clichés sur la Californie… "April" est une ballade étranglée accompagnée à l’orgue, un titre vraiment poignant. La plage numéro 6 enchaîne l’inquiétant "A Woman A Man Walked By" et "The Crow…", un titre digne d’ "Ummagumma". La fin est peut-être un peu moins marquante mais on notera tout de même la fureur de "Pig Will Not", titre inspiré du poème "Le Rebelle" de Baudelaire.

Et tout au long de ces dix comptines inquiétantes, Parish et Harvey sèment des cailloux aux influences diverses : des sonorités orientales, des rythmiques quasi-tribales, quelques passages évoquent les Pixies ou Sparklehorse, on pense aussi au Velvet de "Murder Mistery" dans le traitement de certaines voix… Et ce bouillonnement permanent, aussi dérangeant qu’attirant et impossible à domestiquer, nous offre tous les ingrédients d’un disque vraiment sauvage !

Christophe Dufeu

A lire également, sur PJ Harvey :
la chronique de « White Chalk » (2007)
la chronique de « Hu Huh Her » (2004)
la chronique de « Stories from the city, Stories from the sea » (2000)
la chronique de « Is this Desire? » (1998)

Black Hearted Love
Sixteen, Fifteen, Fourteen
Leaving California
The Chair
April
A Woman A Man Walked By / The Crow Knows Where All the Little Children Go
The Soldier
Pig Will Not
Passionless, Pointless
Cracks in the Canvas

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