MICACHU AND THE SHAPES – Jewellery
(Naïve – Beggars) [site] – acheter ce disque
Mica Levi, alias Micachu, a étudié la musique classique à la Guidhall School où Mark Anthony Tunage lui avait déjà demandé d’écrire une symphonie post-moderne pour l’orchestre philharmonique de Londres. Repérée alors par Matthieu Herbert, elle signe et enregistre avec son groupe, The Shapes, son premier album : "Jewellery".
"Jewellery" est un de ces albums qu’il est difficile de qualifier. En effet, dans cet album, Micachu choisit de s’amuser avec les aigus et les graves, d’arborer un look androgyne et de jouer dans un registre pop mais sans tomber dans la facilité. La musique de Micachu est inclassable, ludique et profondément originale. Elle crée ses propres instruments et joue avec des objets du quotidien (elle découvre un nouvel usage à l’aspirateur !) et la substance musicale qui en est extraite est un petit joyau. Cet album pourrait être qualifié d’expérimental, sans cependant en posséder l’âpreté.
Les chansons ne sont pas sans rappeler celles qui qualifiaient celles de Mute Records, il y a trente ans : des compositions avec des sons sophistiqués. Celles de Micachu se situent au carrefour de celles des Rapture ("Curly Teeth", "Lips") et des sonneries de téléphone (si, si !) avec "Golden Phone". Micachu parvient à jouer sur la brièveté et se promène joyeusement à la frontière de la parole et du chant, comme sur "Sweetheart". Ce premier album est un melting-pot musical mélangeant electro, r’n’b, punk et expérimentations (rien que cela !) et offre une nouvelle vision de la pop anglaise. Pas de doute, "Jewellery" est un vrai petit bijou.
Florine Quesnel
Vulture
Lips
Sweetheart
Eat your heart
Curly Teeth
Golden Phone
Ship
Floor
Just in Case
Calculator
Wrong
Turn Me Well
Guts