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Danger Mouse & Sparklehorse – Dark Night of the Soul

DANGER MOUSE & SPARKLEHORSE – Dark Night Of The Soul
(EMI) [site] – acheter ce disque

DANGER MOUSE & SPARKLEHORSE - Dark Night Of The Soul« Dark Night of the Soul » est un album de rencontres. Rencontres tout d’abord entre les trois têtes pensantes du projet : Mark Linkous aux compositions (mieux connu sous le nom de Sparklehorse et malheureusement disparu en ce début d’année…), Danger Mouse à la mise en son (moitié des fameux Gnarls Barkley et producteur très en vogue actuellement) et David Lynch à l’artwork (faut-il le rappeler, un des plus grands cinéastes actuels et un touche-à-tout de génie). Rencontres aussi avec les différents invités présents tout au long du disque. Et pas n’importe lesquels : tout le gratin du rock indépendant américain qu’on aime est là…

« Dark Night of the Soul » a donc quelque chose d’un projet un peu pharaonique sur le papier. On se demande d’ailleurs comment un type que l’on imagine très timide, hyper-émotif et peu sûr de lui a pu rassembler autant de beau monde autour de sa personne. Le secret des grands… Petite piqure de rappel : Mark Linkous aka Sparklehorse a publié 4 albums dont les 3 premiers sont absolument essentiels dans la discothèque de n’importe quel lecteur régulier de POPnews et donc amateur de pop racée en général. Le génie de Sparklehorse, c’est d’avoir réussi à insuffler une profonde humanité dans des chansons toujours très simples, très so(m)bres et qui s’avèrent être des classiques instantanés dès la première écoute. La douleur, la mélancolie qui était celle de Linkous pouvait aussi parfois prendre une forme très lumineuse. C’était le cas des chansons du somptueux album « It’s a Wonderful Life » de 2001, c’est aussi le cas de la plupart des titres de ce « Dark Night of the Soul ».

Dès le morceau d’ouverture, nous sommes en terrain connu. C’est Wayne Coyne, la voix des Flaming Lips qui donne le ton. La musique de Linkous alliée à la voix de Coyne crée chez l’auditeur l’impact émotionnel attendu. La suite de l’album est dans l’ensemble de ce niveau : compositions très pop (les titres très beatlesiens interprétés par Suzanne Vega et Nina Persson des Cardigans), atmosphériques (les deux somptueux « featuring David Lynch »… Eh oui, il chante en plus !) et interventions réussies de valeurs sûres (James Mercer des Shins, Jason Lytle de feu Grandaddy ou Gruff Rhys des Super Furry Animals). Le disque renferme même un tube potentiel : « Little Girl », titre interprété par un Julian Casablancas (The Strokes) à la voix de crooner rock toujours aussi irrésistible et arrangé de manière très précise par Danger Mouse (ah, ces sons de guitare entremêlés !). Les deux seules déceptions du disque viennent de Black Francis (Pixies) et Iggy Pop, les compositions leurs étant destinées s’avérant trop facilement crasseuses et rocailleuses.

Il est cependant difficile de ne pas avoir un goût amer dans la bouche en dégustant ce dernier travail de Sparklehorse. En effet, cet ambitieux projet aurait dû sortir dans les bacs il y a déjà plus d’un an si EMI n’avait pas bloqué les choses pour une ridicule histoire de droits d’auteur. Depuis, Mark Linkous s’est donné la mort, tout comme Vic Chesnutt ici présent sur une chanson au titre prémonitoire : « Grim Augury ». « Now in perfect peace I rest / Now I lay me down to sleep / In full salvation blest / I pray my soul to keep » chantait déjà magnifiquement Linkous en 1998 sur l’album « Good Morning Spider« … Nous savant désormais condamnés à vivre sans ses « sad and beautiful » songs réconfortantes, espérons au moins que son âme repose en paix.

Matthieu Chauveau

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A lire sur Sparklehorse :
la chronique de « Good Morning Spider » (1998)
la chronique de « It’s a Wonderful Life » (2001)
la chronique de « Dreamt for Light Years in the Belly of a Mountain » (2006)
la chronique de « In the Fishtank 15 » (avec Fennesz – 2009)

Revenge (featuring The Flaming Lips)
Just War (featuring Gruff Rhys)
Jaykub (featuring Jason Lytle)
Little Girl (featuring Julian Casablancas)
Angel’s Harp (featuring Black Francis)
Pain (featuring Iggy Pop)
Star Eyes (I Can’t Catch It) (featuring David Lynch)
Everytime I’m with You (featuring Jason Lytle)
Insane Lullaby (featuring James Mercer)
Daddy’s Gone (featuring Nina Persson)
The Man Who Played God (featuring Suzanne Vega)
Grim Augury (featuring Vic Chesnutt)
Dark Night of the Soul (featuring David Lynch)

 

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