THE JIM JONES REVUE – Burning Your House Down
(Punk Rock Blues / PIAS) [site] – acheter ce disque
Ah, que de bons souvenirs, la découverte en live de The Jim Jones Revue ! Un état de démence rock’n’rollesque, bave aux lèvres, qui s’était prolongé à l’écoute du premier album de ces Anglais. Celui-ci ressemblait à une grosse ruade furieuse, sans mors pour calmer les ardeurs de ces chevaux fous, adeptes d’un rock’n’roll sans fioritures, direct et high energy. Mais forcément, la question se pose, alors que je suis devant ce nouvel album (après une compilation sortie en Angleterre) : comment faire aussi bien ? L’effet de surprise a de toute façon disparu, il fallait donc à nos Anglais trouver de nouvelles armes…
Et le début a de quoi surprendre. Où est passée la férocité des Anglais ? Les rythmes sonnent moins fous, tout ça semble bien canalisé, il y a désormais un producteur qui s’occupe du son, et il n’y a pas cette décharge qui frappait à l’écoute du premier album. Puis on réécoute le disque. Ah… Finalement, on commence à se dire que c’est bien. On se surprend à taper la cadence avec le pied, et le sentiment de s’être fait tromper et d’avoir un gang ramolli se dissipe assez vite. L’entrée en matière qu’est le diptyque « Dishonest John » / « High Horse » est un premier gage de rock’n’roll attitude toujours présente : ça part à fond les ballons, le piano se déchaîne, Jim éructe et le rythme est toujours survolté, et c’est surtout le son qui, plus travaillé, change la perception des morceaux. La machine lancée et mieux conduite, elle n’en est que plus séduisante, surtout quand elle prise dans ces turbulences, qui font tout le sel du disque, en secouant sans grand ménagement l’auditeur (« Foghorn », « Premeditated », « Elemental »). L’album en a clairement dans le ventre, et s’il est certes plus produit que son grand frère, il garde ces petites variations autour d’un même thème, le garage dans toute sa splendeur. De boogies cradingues (Ah, « Burning Your House Down », « Righteous Wrong ») en chansons de bar louche (« Shoot First », « Killing Spree » – idéales pour pimenter votre déjeuner dominical en famille), on retrouve le gang en pleine forme, et l’on se surprend à s’imaginer pogoter sur ces mélodies salaces, ce piano doigté sans faiblir, ces guitares tranchantes comme des rasoirs. Et en guise de point final, « Stop the People » valide en moins de deux minutes ce qui n’a pas sauté aux oreilles à la première écoute mais sonne après comme une évidence : The Jim Jones Revue se porte comme un charme, et a au final livré un nouveau disque garage-rock’n’roll qui dépote. Hail to the king !
Mickaël Choisi
A lire également, sur The Jim Jones Revue :
la chronique de « s/t » (2009)
Dishonest John
High Horse
Foghorn
Big Len
Premeditated
Burning Your House Down
Shoot First
Elemental
Killin’ Spree
Righteous Wrong
Stop the People