Hawksley Workman/Françoiz Breut – 17 octobre 2001
(Salle Poirel – Nancy)
Cette soirée était particulière, pas de doute, et tout concordait : une place de parking à moins de trois kilomètres du concert, les portes déjà ouvertes avant l’heure, une salle kitchounette à mille lieues des hangars tapissés de flyers habituels, une attente qui ne s’éternise pas
Tout, jusqu’à l’arrivée d’un certain Hawksley Workman, dont la réputation scénique était parvenue jusqu’à mes oreilles (attentives au moindre soubresaut du chef POPnews).
Je dois dire que malgré les mises en garde, je ne pouvais m’attendre à ce spectacle. Arrivé en catimini sur la scène, Workman entame son set dans un silence pesant et devant un public avachi confortablement dans son siège-opéra. Une, deux chansons
C’est ce que le tour de chauffe aura duré avant de voir rugir pour la première fois le matou Workman qui privilégiera ses chansons d’obsédé légèrement détraqué plutôt que les ballades intimistes. Sous le vitrail immense de la salle Poirel représentant un ange poupon effleurant un quelconque éphèbe, Hawksley enchaîne « Bullets », « Jealous of your Cigarette », « Striptease » en sur-jouant jusqu’à dégouliner et tirer des éclats de rire d’un public entièrement conquis par la décadence du gars maintenant allongé chantant des morceaux de classiques du music-hall au mégaphone
Impressionnant, drôle, passionnant, magique, théâtral
Le canadien reviendra en rappel seul au piano avec « Sad house daddy » et un numéro de claquettes (?) clôturé tout schuss
Expérience inoubliable bien loin du simple exercice scénique et découverte d’un songwriter attachant à la voix insoupçonnée à l’écoute de son premier album.
Après ce passage dans la quatrième dimension, retour brutal sur terre avec Françoiz Breut, accompagné pour la dernière date par son Dominique de compositeur à la guitare. Pas de surprise là par contre : la petite dame passe en revue son répertoire sans grande aisance scénique et avec sa voix si caractéristique. L’atmosphère est passé du glam au quotidien des amants vachards. A part quelques moments de grâce atteints par un groupe bouillonnant et inventif, le mal de vivre de Françoiz Breut me laisse un peu froid. Finalement la grosse erreur de cette soirée (comme de cet article) a été de passer le canadien avant Breut.
Rodérick