Son label Dead Oceans a annoncé le décès du songwriter britannique Bill Fay le 21 février, à l’âge de 81 ans. Les deux albums, “Bill Fay” (1970) et “Time of the Last Persecution” (1971), que cet homme discret et modeste avait fait paraître chez Decca lui avaient valu le statut tardif de musicien culte. Leur insuccès à l’époque avait conduit le label à rompre son contrat, et leur auteur avait plus ou moins abandonné la musique, n’enregistrant que de façon sporadique. Devenus introuvables, ces deux disques étaient tombés dans l’oubli avant une réédition en CD sur un petit label à la fin des années 90, suivie quelques années plus tard de la compilation de démos et raretés de la période 1966-70 “From the Bottom of an Old Grandfather Clock”.
De nombreux artistes s’étaient alors entichés des chansons infiniment touchantes et personnelles de Bill Fay, nourries par une foi inquiète : David Tibet (Current 93), Jim O’Rourke, Jeff Tweedy (Wilco), Marc Almond, Stephen Malkmus (Pavement), Adam Granduciel (The War on Drugs), plus récemment Kevin Morby, Steve Gunn ou Julia Jacklin… Ce regain d’intérêt inespéré, se manifestant parfois par des reprises ou l’édition d’inédits, se concrétisera par une signature chez Dead Oceans, qui sortira trois albums de nouvelles chansons de 2012 à 2020, ainsi que des collections de démos. Bill Fay, qui ne s’est quasiment jamais produit sur scène, travaillait sur un nouvel album, dont on espère qu’il verra le jour.
Ci-dessous, une petite sélection de morceaux couvrant une cinquantaine d’années :