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Concerts

Flora Hibberd, Studios Ferber, Paris, 20 janvier 2025

Ecouter en live les chansons de ce qui apparaît d’ores et déjà comme l’un des grands albums de l’année, dans un lieu parisien mythique pour tout fan de musique ? C’est le genre d’invitation qu’on peut difficilement refuser. On se retrouve donc un lundi soir glacial de janvier, en compagnie d’une petite centaine de personnes, aux studios Ferber, dans le XXe, face à Flora Hibberd et son groupe. Pour un public parisien qui suit de près l’actualité musicale, la Britannique installée en France n’est pas vraiment une inconnue. Depuis quelques années, elle enchaîne les concerts en appartement et les premières parties d’artistes folk indé anglo-saxons. Une amie présente ce soir-là affirmait ainsi l’avoir déjà vue huit fois ! Pour notre part, nous ne nous souvenons que d’une, deux ans plus tôt presque jour pour jour, au Pop Up du label, avant Kate Bollinger. Flora était alors accompagnée de son guitariste Victor Claass (par ailleurs docteur en histoire de l’art de Sorbonne Université !), configuration habituelle pour celle qui s’était surtout produite jusqu’ici en formule solo ou duo.

Elle y reviendra d’ailleurs pour quelques titres lors de cette « Ferber session », histoire de nous montrer que ses chansons peuvent se contenter du plus simple appareil, reposant avant tout sur une voix à la fois profonde et tout en retenue qui n’est pas sans évoquer celle d’Aldous Harding. Mais elles gagnent aussi à être interprétées avec un groupe complet – soit ici, dans le très spacieux studio A, le duo de base plus un bassiste, un batteur et un joueur de pedal steel apportant de subtiles inflexions country. Arborant à peu près le même look que sur la pochette de son album “Swirl” (coupe à la garçonne, chemisier crème boutonné jusqu’en haut et orné d’un ruban), Flora enchaîne les morceaux en économisant sa parole, réservant les remerciements et présentations d’usage pour la fin du set. Concentrée, pas spécialement impressionnée par la légende du lieu, elle gagne toutefois en décontraction au fil du showcase, qui durera finalement une heure au lieu des 45 minutes prévues. Bien évidemment, le son est parfait.

Certes, ce public d’un soir, où l’on repère quelques éminent•s représentant•e•s de la scène folk, chanson et plus si affinités, est sans doute tout acquis à sa cause. Mais on est certain que l’accueil serait aussi enthousiaste de la part de spectateurs n’ayant jamais entendu parler d’elle, tant son talent s’impose avec une sorte d’évidence. L’album, qui succède à quelques EP et morceaux semés çà et là – dont une étonnante reprise d’un vieux titre de Bertrand Belin –, semble avoir connu une assez longue gestation et l’on sent beaucoup de travail derrière, beaucoup de réflexion. Flora Hibberd est également traductrice et on l’imagine obsédée par le mot ou la note juste. C’est pourtant une impression de spontanéité et de joie à peine tempérée d’une légère mélancolie qui se dégage de sa musique, aussi bien sur disque que sur scène.

La release party du 24 mars à la Boule noire (Paris XVIIIe), avec l’excellent J.E. Sunde (qui chante des chœurs sur le disque, enregistré dans le Wisconsin) en première partie, est déjà complète, mais il sera possible de découvrir la Londonienne dans un contexte plus intimiste lors de deux concerts en après-midi : le samedi 1er février à la bibliothèque Violette-Leduc (pour les Parisiens) et le dimanche 16 au Ciel, à Grenoble, avec Raoul Vignal.

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Une vidéo tournée dans les mêmes studios Ferber, en duo acoustique et sans public :



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