Deuxième épisode de notre série où Xavier Boyer revisite la discographie de Tahiti 80. Il se penche ici sur l’avant-dernier album, rythmé et au son plutôt electro, voire funky. Un fisque réalisé à distance pendant la période Covid, qui venait après “Fear of an Acoustic Planet”, sur lequel le groupe revisitait une douzaine de titres de son répertoire en version débranchée.
« Alors que quatre ans s’étaient écoulés entre les sorties de “Ballroom” en 2014 et de “The Sunshine Beat Vol. 1” en 2018, on a publié une espèce de best-of unplugged, “Fear of an Acoustic Planet”, dès l’année suivante. On a donc fait deux tournées coup sur coup et on avait envie d’enchaîner rapidement en restant dans cette dynamique. Et puis le Covid est arrivé, qui nous a bloqué ou retardé alors qu’on aurait bien aimé continuer à faire un disque par an.
Pour la pochette, on a fait appel à Laurent Fétis avec qui on avait déjà travaillé. On a un peu l’impression que c’est une image créée par l’intelligence artificielle, qui n’était pourtant pas aussi performante à l’époque – ou alors il nous a caché des choses… (sourire) C’est une vraie photo de gens devant un aquarium, qui a été retravaillée ensuite. Ça rappelle ce que Laurent avait fait avec Elisabeth Arkhipoff pour les pochettes de “Wallpaper for the Soul”, des singles extraits et de la compilation “Extra Pieces of Sunshine” : des photos découpées dans des livres et retouchées à l’aérographe, en partant donc de prises de vues réelles.
“Here With You” est beaucoup moins acoustique que l’album précédent, forcément, et même qu’une bonne partie de nos autres disques. Je ne dirais pas qu’il est “French Touch”, mais il a un côté un peu plus electro. Le morceau qui a eu le plus d’écoutes, ou en tout cas une vie un peu indépendante de l’album, c’est le premier, “Lost in the Sound”, qui est basé sur un sample d’un groupe sixties. Comme on était sûr qu’on n’aurait jamais les droits, on l’a trituré pour que ce ne soit pas reconnaissable et on a écrit le morceau à partir de cette boucle. C’était donc une méthode de travail totalement à l’opposé de “Fear of an Acoustic Planet”, où les chansons existaient déjà, on savait où l’on allait. Pour “Here With You”, on est partis d’une matière un peu brute qu’on a transformée en chansons.
On a mixé avec Pat Jones, un gars qui avait travaillé avec Toro Y Moi, mais on n’a pas été hyper emballés par le résultat. En revanche, ça a été une belle rencontre avec Julian Simmons, un collaborateur d’Erin Moran alias A Girl Called Eddy qui avait aussi mixé des morceaux de l’album de The Last Detail [collaboration entre Erin Moran et Mehdi Zannad, NDLR], qui s’est occupé des singles. Il a d’ailleurs mixé des titres du nouvel album. »
Lire le premier épisode (“Hello Hello”).