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Richard Hawley vient passer cinq nuits en France

Chanteur à la magnifique voix grave et guitariste émérite, Richard Hawley quittera ses pénates de Sheffield pour donner cinq concerts en France au mois de septembre : à Feyzin (Epicerie Moderne) le 12, Rouen (Le 106) le 14, Tourcoing (Le Grand Mix) le 15, Paris (Le Trianon) le 16, et enfin Bordeaux (Rock School Barbey) le 18. Accompagné de son groupe de fines gâchettes gominées au complet dans la capitale, en duo acoustique ailleurs, il y présentera son dernier album, “In This City They Call You Love”, où l’on retrouve sa touche élégante et subtilement rétro dans un ensemble essentiellement composé de ballades et de morceaux midtempo, avec quelques moments plus rock qui prennent toute leur dimension sur scène.

Guitariste des Longpigs dans les années 90 (deux albums plutôt bien écrits et interprétés mais négligés, en queue de comète de la Britpop), compagnon de route de ses concitoyens de Pulp et musicien de session recherché, Richard Hawley aura attendu avant de se lancer en solo. Il pensait que sa voix de crooner n’était pas à la mode, qu’elle n’intéresserait personne, nous disait-il en interview en 2003, à la sortie du magnifique “Lowedges”. En un petit quart de siècle, il a sorti une dizaine d’albums – ralentissant le rythme mais pas la qualité dans les années 2010 –, touchant un public de plus en plus large, notamment outre-Manche.
Du premier, “Late Night Final”, qui succédait à un mini-album sans titre, nous écrivions :
« La nuit est tombée depuis longtemps déjà ; c’est désormais l’heure du constat : qu’a t-elle amené, pris, changé ? Richard Hawley semble prendre du recul par rapport à toutes ses années de frustration, et en a tiré des conclusions toutes plus touchantes et justes les unes que les autres. »
Puis, de “Lowedges” :
« Portées par une voix chaleureusement mélancolique, les onze pièces qui forment l’album sont autant de pieds de nez à un microcosme indie trop souvent concerné par son seul nombril pour être réellement innovant ou sincère. »
L’écoute de “Coles Corner”, en 2005, nous ravissait tout autant : « comme les précédents, [le disque] n’est fait que de matières nobles et indémodables, travaillées avec la fière humilité de l’artisan ». Rétrospectivement, même s’il n’apportait pas beaucoup de nouveauté, il reste l’un de ses meilleurs albums, avec en son centre le sublime ”The Ocean” et ses arrangements de cordes panoramiques.
Suivait deux ans plus tard “Lady’s Bridge” – classé au Top 10 en Grande-Bretagne et porté par le single entraînant “Tonight the Streets Are Ours” –, dont nous estimions qu’il « recèle les plus précieux ingrédients du savoir-faire hawleysien, avec cette conscience presque agaçante de marcher dans les pas des plus grands crooners sans jamais les imiter. »
En 2009, le sombre “Truelove’s Gutter” marquait une évolution vers une musique plus dépouillée et mystérieuse : « L’utilisation d’instruments rares (ondes Martenot, scie musicale, cristal Baschet, glass harmonia, waterphone…), qu’on entend plutôt dans le répertoire contemporain et dont certains nous étaient d’ailleurs totalement inconnus, apporte à la musique une qualité presque spectrale, et certains morceaux semblent émerger des limbes pour s’y enfoncer de nouveau quelques minutes plus tard. »

Avec son dry humour typique du nord de l’Angleterre et son habileté à passer d’une ambiance très intimiste à des déchaînements psychédéliques, Richard Hawley nous a tout autant séduits sur scène, que ce soit au Krakatoa de Mérignac (près de Bordeaux) en 2012 ou à l’Alhambra à Paris en 2015.

Autant dire qu’on est très heureux de le retrouver.

Photo : Alain Bibal.



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