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Disques

Corridor – Mimi

Cinquième album élégiaque pour les Montréalais de Corridor, qui confirment leur échappée belle avec ce “Mimi“ dont la pochette fera plaisir aux amateurs de félins.

On doit la découverte de Corridor au défunt festival Villette Sonique et à sa programmation gratuite. Un samedi après-midi de juin, dans le parc, les Montréalais exécutaient avec ferveur l’indie rock gracieux de “Supermercado“ entre deux prestations parfaites de Juan Wauters et Mdou Moctar. Un souvenir vivace de cette époque déjà lointaine nous est revenu en découvrant leur nouveau disque, “Mimi“, et sa couverture à tête de chat.

Voix sereines et lointaines, perdues dans la réverbération, guitares aux mélodies coincées entre le spleen et les airs westerniens, basse entêtante, rythmiques souples et discrètes touches électroniques (une nouveauté) : tout chez Corridor semble s’étirer vers une sorte d’introspection solaire et contemplative sans pour autant perdre son élan pop. Que ce soit avec le psychédélisme doux de “Phase IV“ (référence à l’unique et fascinant film de Saul Bass ?), les riffs cinéphiles de “Jump Cut“, l’humour décalé de “Mon argent“ et la ballade cotonneuse “Porte ouverte“, Corridor orchestre toujours ses chansons avec un supplément d’âme. La beauté atmosphérique de ces huit tubes s’impose à nous comme la bande-son parfaite de cette fin d’été.

On croirait presque les voir disparaître en écoutant “Mourir demain“, titre lumineux, hypnotique, à la fois mélancolique et optimiste. Entre deux accords de guitare acoustique et des mélodies taillées pour écrans larges, on découvre un hymne sur la mort sereine qui donne, paradoxalement, envie d’y croire encore un peu. D’une indiscutable maturité, le morceau s’installe doucement dans nos consciences. Corridor nous emporte aujourd’hui avec un spectre musical qui s’étend sur mille firmaments pop.

“Mimi“ se termine tranquillement sur les refrains chamarrés et les voix cyclopéennes de “Pellicule“. On ne manquera pas de vérifier si cette conclusion éclatante sera jouée à la fin de leur concert, juste avant le rappel de rigueur. Ils seront à la Maroquinerie le 6 novembre : le rendez-vous est déjà pris.

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