Loading...
Disques

Dimitriam – Amphora

Collages bricolo-pop pour de l’indie DIY comme on aime et qu’on n’entend plus. Un concentré de 90s dans son jus de cassettes.

Amateurs de mini-productions émouvantes, venez piocher dans l’“Amphora” de Dimitriam. Ce vétéran de l’indie américaine officie dans l’antique collage à l’ancienne, le Saint 4-pistes des familles, depuis un bon quart de siècle.

Si les enregistrements lo-fi bidouillés ne vous font pas peur mais vous réjouissent plutôt, si les Darnielleries des Mountain Goats n’ont aucun secret pour vous, si le comble d’une voix parfaite tient dans la nasalité de John Davis et celle de Daniel Johnston, si votre absolu de la coolitude du songwriting se tient entre Casiotone for the Painfully Alone et David Berman des Silver Jews, votre bande-son de l’été sera “Amphora” de Dimitriam.

Si je me suis permis de vous lancer en quelques lignes le Panthéon de la déglingue, c’est, aussi pour vous planter le décor des grands écarts de la musique de Dimitriam. Celle-ci tient principalement sur quelques accords de guitare (ceux qu’on connaît) et quelques mots dépressifs répétés jusqu’à plus soif de bière, mais Dimitriam pioche aussi allègrement dans des boîtes à rythmes détraquées, des claviers rêveurs (voire hypnagogiques, comme on disait la décennie passée) et des collages bricolés. On oscille entre l’enregistrement en (home) studio, la cassette crade et le micro d’ordinateur et son logiciel fourni avec. Et tout est réjouissant, idem dans le collage arty, pour le plaisir. 

Au moment où on étouffe sous la surproduction maison, “Amphora” apporte un souffle (de cassette) vraiment rafraîchissant, avec une légèreté et une maestria dans la mini-composition qui passionne (“Trouble Tape” : la répétition à son meilleur). On fond pour les ambiances plus lourdes et chaudes (“Ceiling”) entre évidence mélodique à la Malkmus et blues-rock poudre d’escampette à la Silver Jews (“QVC”).

Et quand les guitares se mesurent aux claviers (“Waiting”), c’est carrément Daniel Johnston et les Butthole Surfers qu’on ressuscite. Vraiment ? Oui. Amen.

Comme on est (un peu) niais et (très) en retard, on a raté la sortie en K7 très limitée avec pochette peinte à l’aquarelle et tout sur Moone Records, toujours impeccables, pourvoyeurs de merveilles musicales dans des mini-formats de luxe et souvent personnalisés.

Comme toujours, on est surpris par la variété du label (Little Wings, Tori Kudo et Krgovich qu’on ne présente plus) et la qualité dans la diversité (réécoutons, au besoin, après la déglinguerie de Dimitriam, Freelove Fenner, pop de luxe de poche). C’est la classe. Label et groupe(s) à suivre, évidemment.

Avec l’aide de Johanna D., mater familias.

”Amphora” est sorti en K7 et digital le 23 février 2024 chez Moone Records et en CD chez lui-même.


One comment
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *