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Disques

Idles – Tangk

Deux ans après “Crawler”, les pas si fainéants Idles sortent leur cinquième album avec aux manettes un invité de luxe, Nigel Godrich, que l’on présente souvent comme le sixième membre de Radiohead. Pas de révolution pour autant, mais plutôt la poursuite de la lente mutation du groupe vers des cieux moins orageux, avec un son post-punk toujours bien en place, rassurez-vous. Et toujours les thèmes de l’amour et de la compassion au cœur des textes.

Depuis le temps qu’on vous le dit ! Derrière les tatouages, les grosses basses et guitares qui font (un peu) saigner les oreilles, Idles chante l’amour ! Déjà, leur album live de 2019 au Bataclan portait le doux nom de “A Beautiful Thing” et sonnait comme un gros câlin, certes un peu viril. Le documentaire “Don’t Go Gentle : a Film About Idles” montrait, lui, que les membres du groupe sont bien des gentils. Enfin, nous l’écrivions à propos de leur précédent opus, ce quintette est une bande de punks hippies vantant les vertus de l’amour.

« Love is the thing » (ou plutôt “fing”, avec l’accent) : voilà ce que répète Joe Talbot de sa voix si reconnaissable. Reconnaissable comme le son Idles : grosse basse, guitares menaçantes et déflagrations. L’influence de Nigel Godrich est discrète, même si bien présente sur le sautillant “Roy” ou le tribal “Jungle”. On remarquera davantage l’influence d’un autre invité de luxe : James Murphy de LCD Soundsystem qui accompagne, avec Nancy Whang, le groupe sur “Dancer”, dont le clip d’un autre âge nous invite à remuer le boule. « Move on the floor ! »

Plus dansant, des chœurs… Idles n’est certes pas devenu ABBA mais a mis quelques touches de Murphy dans sa recette. “Pop Pop Pop” et ses sons tordus ou “Hall & Oates” avec sa guitare sautillante et son refrain de stade sonnent d’ailleurs comme des inédits de LCD Soundsystem. Comme toujours, Idles saura secouer les foules (“Gift Horse”, “Gratitude”) mais aussi calmer le jeu et nous émouvoir comme sur “A Gospel” ou “Grace”, dont le clip détourne un vieux Coldplay (“Yellow”) avec Chris Martin en intelligence artificielle et nouvel invité de luxe. Si ça c’est pas de l’amour…

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